L'âme de ton sourire [ BxB ]

Envole moi

Chapitre 22

                                  KYLIAN

Je me réveille avec la sensation d'avoir été roulé dessus pendant la nuit. La gueule de bois ne m'a pas épargnée. Elle s'accroche et laisse une trace brûlante au coin des lèvres. Je mets un moment à me démêler des drap blanc et m'assieds encore habillé sur le lit. J'ignore qui a eu l'amabilité de me porter jusqu'à l'hôtel mais je lui suis reconnaissant à jamais.

Je soupire et en sentant l'odeur infâme que je dégage, je me précipite dans la salle de bain.

~

- Kylian, bouge ton cul, on reprend bientôt l'entraînement.

Je grogne. C'est ce qui le capitaine ici déjà ? Devant ma tête ahuri par Luca qui m'accueille avec amour celui lance un regard blasé.

- Capitaine du bac à sable surtout, je marmonne

Je lance un regard tueur à Antoine qui se marre avachi sur une des grandes tables. J'ignore comment il peut être en si bonne forme après avoir dansé toute la nuit. Enfin si on peut appeler ça danser. Le blond enroulé sur sa chaise fait bouger sa jambe frénétiquement. Sa paire lui manque.

Si Antoine est un lève tôt, Ousmane est un lève tard. Ce qui les sépare ne sont juste que quelques rayons de soleil affamés.

Je prend d'une main déconcentrée le jus d'orange qui me laisse un goût infâme dans la bouche. Le jus s'enroule dans ma gorge et me laisse un arrière goût de mauvaise journée annoncée. Les derniers murmures de l'alcool se portent bien là où ils sont apparemment.

Ennuyé par une matinée sans intérêt, je m'amuse à faire rouler mon verre vide sur la table semblable à celles des cantines. Le bruit cassant du verre soulage ma tête bourdonnante. Le son du verre, est très différent de celui des bouteilles d'alcool qui roule après avoir été vidées de leurs poison. La plupart s'écrase par terre comme un serpent assassiné qui recrache les dernière goutte de son poison en vain alors que celui du verre se prélasse de la peur que son cri peut engendrer. Il est transparent. Sa beauté est invisible mais si belle. Un verre ou un

Poison..

Poison, Oli.

Les lèvres d'Oli sont un venin que je bois comme un inconscient. Comment empêcher cette montée de bonheur en repensant à cette soirée ? Mon corps appelle le sien. Je refuse que tout ça, soit simplement les souvenirs d'une nuit. Je hais ca. Je hais le fais que mon cœur se serre plus durement. J'ai vraiment aimé cette soirée. Ce n'est qu'un constat. C'était différent de mes plans cul. C'était...Juste ma main dans ses cheveux me fait sentir mieux.

Un bol se pose brusquement à ma droite. Hugo. La star du jour, visiblement pas assez réveillée entame son petit déjeuner comme un mort vivant. Son bol pourrait figurer dans un musée comme objet antique. Les légères fissures sur le bord font crisser la cuillère qui ne mérite pas de se faire griffer encore assommée par la fumée de son thé.

- T'as rien oublié hein ? Hors de question que je te ramène tes affaires.

- J'ai tout vérifiez. Mais merci pour le soutien.

- Bon sang, etouffe toi un peu avec du café, je parle avec un demi mort.

- Si tu crois pouvoir me faire avaler ce truc.

Je soupire. Le café encore brûlant déposé, il y a peu, fait office d'attention du matin de la part d'Oli qui lit à la lueur du jour. Son livre ne ressemble plus qu'à un vieux mouchoir usagé oublié trop longtemps dans une poche de manteau d'hiver mais il le tient comme la plus précieuse des merveilles.