La vitesse de ton souffle

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CHAPITRE 24

                 
                                  KYLIAN


J'ai l'impression d'avancer dans le noir. Tâtonner à tout va pour trouver un repère. La main d'Oli arrache ma peau. Mes yeux énervés le dissuadent de me lâcher.

- Tu me penses vraiment assez énervé pour aller frapper Ousmane ?

Mes yeux noir le sondent et il ne tournent pas la tête. On dirait presque qu'on est attendu quelque part.  Il dessert sa cravate de ses doigts rempli de bagues.

- Oui.

Un distributeur. Au coin. La faim. La colère du cœur ou l'épuisement du cerveau ?

Je frappe dans ce boîtier métallique. Ses lumières pâles clignotent et son système relâche quelque paquets de chips hors de prix.

De mes mains rouges j'attrape quelque barres chocolatées et autres sucreries pour les jeter aux bras d'Oli.

- Putain mais putain. Y'a pas assez de merde comme ça ?

- Tais toi et bouffe.

- Ne me dis pas quoi faire dans cet état.

Je m'avance, un Schtroumpfs que je fais sauter dans ma main. Devant ses fausses mines colériques, je pose le bonbon bleu sur mes lèvres et vient les déposer sur les siennes.

D'abord hésitant, Oli ne bouge pas. Cette fois ci, l'alcool n'est pas là pour nous faire croire que c'est une erreur d'un soir. Il se mouve sur mon corps et vient caresser mes lèvres en prenant mes lèvres entre les siennes tant repoussées.

Il éclate de rire devant mon visage non remis de son corps contre le mien.

Puis les souvenirs des dernières minutes caressent mon cœur et je me fige. Les mots crus qui arrachent la vérité  pour libérer le mensonge.

- Ky.

Silence.

- Ky.

Ferme les yeux et assis toi.

Je serre un paquet de chips dans ma main jusqu'à l'exploser.

- Tu sais bien qu'on ne vous jugera jamais pour ça toi et Eduardo. Sa voix souffle ses mots à peine perceptibles. Le départ d'Hugo est encore présent dans ses yeux.

Ma colère se tait. Ma colère calme.

Je crois que je n'en peux plus d'être ici. Ces montagnes à perte de vue finissent par m'enserrer et m'étouffer. La ville me manque. Ethan me manque. Juste une envie d'être sur ce banc qui grince à chaque mouvement qui brûle au soleil en train de regarder avec fierté mon frère devenir ce qu'il a rêvé d'être.

Quelques bouteilles d'alcool à la main dissimulent des cris de supporteur en trans. Une fête qui se prépare où la musique éteindra les bruits paralysant. Danser jusqu'à s'effondrer.

- On y va. Le retour au présent est brutal mais ma voix tranche le rêve en deux et me jette à la figure, la réalité.

- Ky, dis le moi si la colère t'empêche de respirer.

J'ignore sa voix et laisse son soufflement m'effleurer. Il me suis sans bruit. Les mêmes couloirs déjà traversés. Ces lunettes de soleil que je rêve d'écraser pour me protéger.

~ • ~

Quelques brins d'herbe folle. Un jet privé qui miroite dans la lumière colorée. Reclus dans un coin de l'aéroport, nous attendons que la porte s'ouvre. J'ai cessé de compter les heures qu'on va devoir se taper en voyant le manque de force dans mon corps. Dormir.

L'âme de ton sourire [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant