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𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒 𝐒𝐄𝐌𝐀𝐈𝐍𝐄𝐒 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐓𝐀𝐑𝐃

POINT DE VUE ÉRIC

South Korea, Busan
Juicy Shop
13 : 30

Si j'étais Juyeon, je me serais barré de cet enfer depuis longtemps. Comment il fait pour rester vingt-quatre heures dans un magasin aussi petit, nul et agaçant ?

Franchement à part les belles meufs en bikinis je ne vois pas ce qu'il y a d'intéressant ici. Depuis qu'il s'est réconcilié avec sa chérie, il me demande pratiquement tout le temps de le remplacer.

Tiens, en parlant de belles meufs, les voici. Une jeune femme aux cheveux roses pâles accompagnée d'une brunette s'approchent du comptoir.

— Alors on prendra une margarita et un dry martini, me dit-elle.

— D'accord, ça fera cinq euros et quatre vingt centimes.

— Jinni, tu as mon porte monnaie ?

— J'crois que je l'ai laissée dans la voiture, attends j'reviens dans quelques secondes !

— Pas de soucis.

La brunette s'en va à toute vitesse en laissant son amie à la caisse. Elle ne ressemblait pas totalement à une pure coréenne, peut-être qu'elle est d'origine américaine ou je ne sais quoi. Il y en a pleins ici en ce moment, surtout quand les vacances d'été approchent.

— Tu t'appelles comment ? demandais-je.

— Lily, et toi ?

— Eric. Tu viens d'où ?

— D'Australie, pourquoi ?

— Je le savais.

— On peut dire que tu as l'œil.

— Ouais ouais, j'suis au courant.

Au même moment, la brunette revient avec un porte monnaie Gucci à la main. Si je savais que ces filles étaient blindées, j'aurais augmenté le prix.

— Tiens, le billet de cinq et les pièces.

J'aurais bien besoin de ce billet de cinq pour m'acheter quelque chose à grignoter plus tard. J'ai même pas pu déjeuner ce matin à cause de ma satanée petite soeur qui bouffe tout ce qu'elle voit. Je mets discrètement le billet dans ma poche arrière et m'apprête à retourner à mes occupations.

— Mec, qu'est-ce que t'as fais ?

— Hein ? De quoi tu parles ?

— Pourquoi tu as mis mon billet de cinq dans la poche de ton jogging ? T'as vue ça Jinni ? s'étonne-t-elle.

— Lily, ce n'est qu'un fils de..-

— Meuf de quelle poche tu parles là ? T'as des hallucinations, niais-je.

— Je veux parler à ton patron.

Je croise mes bras en lui souriant narquoisement. Mon point fort : faire semblant de n'avoir rien compris alors que je comprends absolument tout.

— Pardon ?

— Je veux parler à ton putain de patron ! Tu ne comprends pas ou quoi ?

— Pourquoi tu veux lui parler ?

CoincidenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant