ROISSY CHARLES-de-GAULLE

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Au moment de partir, ma mère me tendit une djellaba et un foulard sur lequel, elle avait cousu mes initiales.

Me voyant froncer les sourcils, elle m'expliqua :

- On ne sait jamais ça pourrait te servir, ma chérie

- Mais enfin, maman, tu sais bien que même à BEYROUTH, je m'habille « à l'occidentale ». En plus vous me rejoignez dans quelques jours.

- Prends-les, je suis sûre qu'ils te seront utiles.

Je ne voulais pas contrarier ma mère, elle paraissait déjà si triste. Je glissais donc les affaires dans mon sac. Un dernier regard sur notre appartement, un dernier baiser à ma mère. Je mis mes lunettes de soleil qui m'étaient indispensables lorsque la réverbération était trop intense, le soleil de BEYROUTH était puissant et mes yeux ne le supportaient pas.

- A samedi, maman !

Elle ne me répondit pas. Me voilà installée dans la voiture d'Elias.

- Au fait, pourras-tu déplacer ma voiture, elle est très mal garée,

- Je ne veux pas à mon retour, me retrouver avec 1 000 euros d'amendes.

Mon frère me répondit,

- Ne t'inquiète pas, je m'en occuperai

- Merci, lui dis-je.

Le trajet jusqu'à l'aéroport se passa dans un silence religieux, arrivés devant le terminal A, mon père nous attendait dans le hall, Elias était parti s'occuper des formalités douanières, un silence pesant s'installa entre mon père et moi.

Après quelques minutes, il me demanda si je n'avais rien oublié.

- Non et si c'était le cas, maman me l'apportera.

Je n'eus aucune réponse de mon père, il gardait la tête baissée. Enfin l'heure du départ fut annoncée, j'ajustais ma casquette, je mis mon sac en bandoulière, j'embrassais mon frère et mon père, qui me serra très fort. Et je l'entendis enfin, me dire :

- Fais bon voyage, mon ange !

- Merci papa

Elias et Samy AL-BAKKARI avaient les yeux brillants, et ce fut notre dernière rencontre mais à ce moment-là, je ne le savais pas encore.

LAYAL AL-BAKKARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant