MARIAGE FORCE

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Une fois dans la maison, je me précipitais pour embrasser mes grands-parents. Ils m'avaient tellement manqué, nous étions heureux de nous revoir.

- Mima, (c'est ainsi que j'appelais affectueusement ma grand-mère), tu m'as manqué,

- Toi aussi, ma chérie tout en me caressant la tête.

A ce moment-là, mon oncle, ma tante et Naël firent irruption dans la pièce, gâchant un peu cet instant.

- Bon ! Commença mon oncle, apparemment tes parents ne t'ont rien dit mais vendredi, tu devras épouser Naël, alors prépares-toi pour la cérémonie religieuse.

Cette annonce me fit l'effet d'une bombe nucléaire rasant tout sur son passage, tout s'expliquait à présent. La tristesse de ma mère, la gêne de mon père, la résignation de mon frère.

- Je ne veux pas épouser mon cousin, d'ailleurs je ne veux épouser personne, je ne suis pas une marchandise. Je souhaite retourner à PARIS et finir mes études, je ne veux pas perdre ma liberté dans un mariage sans amour. Dis-je avec une voix rageuse.

La voix de mon oncle claqua comme un coup de tonnerre,

- Tu penses que je vais accepter ta réponse ?

- Ton père a donné son accord et Naël, aussi.

Je me retournais vers mon cousin, en le suppliant des yeux et en espérant une réaction de sa part.

- S'il te plaît Naël, dis quelque chose, dis-lui que tu ne veux m'épouser. Que tu ne m'aimes pas.

- Depuis quand se marie-t-on par amour dans notre culture.

Je lui répondis, les yeux pleins de larmes :

- Mes parents, EUX, ils s'aimaient et ceux sont mariés par amour.

- Je veux retourner immédiatement à PARIS, je suis majeure je peux parfaitement refuser, c'est un mariage forcé, c'est illégal.

Une gifle retentissante vint rougir ma joue, ma famille entière ne réagissait pas face à la brutalité de mon oncle.

- Penses-tu que ton père a les moyens de me rembourser l'argent qu'il m'a emprunté et que je ne lui ai jamais demandé. Me dit-il sur un ton sarcastique.

- Saches que si tu refuses ce mariage, je n'hésiterai pas à lui réclamer avec les intérêts en plus et crois-moi le montant sera conséquent.

- Tu ne peux pas faire ça, c'est une menace !

- Non Layal, c'est une promesse, à toi de voir.

Naël ne quittait pas des yeux la scène qui se déroulait devant lui. Layal était anéantie, son père était déterminé à le marier avec elle.

Il était triste et heureux à la fois, il aimait sa cousine depuis toujours, il la voulait ardemment et il était conscient que sans l'aide inespérée de son père ; Layal refuserait de l'épouser car elle ne l'aimait pas.

Je le regardais avec un regard chargé de haine, je n'avais plus que ce sentiment. J'en voulais terriblement à mes parents de m'avoir piégé.

D'ailleurs, il ne comprenait pas lui-même, ces traditions archaïques, qui obligeaient deux êtres à se marier sans s'aimer sous la pression autoritaire des familles. C'était terriblement injuste, surtout pour les femmes.

Lassée de cette situation, je ne voulais plus parler à personne, mon trouble de la parole m'avait plongé dans le mutisme. J'étais persuadée qu'ils étaient tous complices.

Et parlant à la cantonade,

- J'aimerai aller me reposer, je suis épuisée,

- Ceci dit, j'ai honte d'appartenir à cette famille !

LAYAL AL-BAKKARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant