BEYROUTH

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Le vol fut parfait, 4h30 dans cet avion m'ont paru très courtes. Le commandant de bord annonçait l'atterrissage imminent sur l'aéroport RAFIK HARIRI de BEYROUTH.

Je n'avais pas quitté mes lunettes, heureusement car il faisait 41° dans ma ville, la chaleur était à la fois pesante et étouffante, malgré la climatisation dans le hall de l'aéroport.

J'attendais patiemment qu'un membre de ma famille vienne me chercher et j'aperçus rapidement, le frère ainé de mon père ainsi que ses trois fils, quel accueil, mon cœur se mit à battre fort et je ne parvenais pas à le contrôler. Brusquement j'avais peur et mon trouble de la parole menaçait de m'envahir, mon oncle Elly, était un homme autoritaire et implacable, il n'admettait aucune opposition.

On devait se plier à ses règles, même mon grand-père ne s'opposait pas à ses décisions. Deux de ses trois fils étaient mariés et le dernier Naël allait sans doute suivre le même chemin.

Une fois à leur hauteur, le regard que Naël posa sur moi était insistant presque gênant, quant à mon oncle Elly, il me jeta un regard désapprobateur.

- J'avais précisé à ta mère qu'à partir de maintenant, tu devais porter des vêtements traditionnels et plus décents, me dit-il avec une voix pleine de reproches.

- Mais je suis couverte, mon oncle ! De plus, je me suis toujours habillée « à l'occidentale », je vis en Europe. Ma voix tremblait en lui disant ça.

- Tout ça va changer, continua-t-il en me lançant un regard furieux d'avoir osé lui répondre devant ses fils.

Je leur emboîtais le pas pour rejoindre les voitures.

Décidément, ce voyage commençait très mal et ce mois allait être très long.

Une fois devant les véhicules, Naël insista pour que je monte avec lui, j'acceptais avec soulagement, je ne voulais pas faire le trajet avec mon oncle jusqu'à la maison de mes grands-parents. L'ambiance était beaucoup trop électrique.

Une fois dans la jeep de Naël, celui-ci me demanda :

- Tu poursuis toujours tes études de médecine, quelle année ?

Je lui répondis d'un air absent et en regardant à l'extérieur,

- Oui, j'étudie encore, j'entre en 4ème année

- Déjà, me dit-il, admiratif

- As-tu oublié que j'ai eu mon bac à 16 ans,

- Non je n'ai pas oublié, tu as toujours été brillante,

- Merci

- Veux-tu poursuivre tes études, Layal ?

- Bien sûr, pourquoi cette question ?

- Pour rien, me répondit-il d'une voix étouffée.

Visiblement, il savait quelque chose que j'ignorais. Devant la maison de mes grands-parents, il coupa le contact et il prit mes deux mains dans les siennes.

- Layal, sache que je ferais tout pour te rendre heureuse, me dit Naël, mystérieusement.

- Et sans lui répondre, je descendis brusquement de la voiture. Refusant d'analyser cette dernière phrase.

LAYAL AL-BAKKARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant