NATALYA KOVALENKO

151 9 0
                                    



Au même moment, à Beyrouth sur le yacht de Féodor KOVALENKO, celui-ci était en pleine conversation avec sa mère Natalya KOVALENKO.

- Je suis heureux que tu aies accepté de m'accompagner sur le bateau maman.

- Tu sais combien je déteste la mer, Féo, mais j'ai le sentiment que cette fois-ci, je devais venir.

- Et pourquoi ? Lui demandais-je

- Je ne saurais dire pourquoi, chéri, c'est juste une intuition.

- Très bien, oublions ton intuition et allons-nous promener dans les rues de Beyrouth sans voiture.

Je déambulais, avec bonheur, dans les rues animées, je me sentais chez moi. Je m'approchais d'un étal de bijoux pour choisir des boucles d'oreille lorsqu'une dame, élégante, s'adressa à moi.

- Elles vous vont très bien, me dit-elle en français.

Je lui répondis également en français.

- Merci beaucoup !

Anton me regarda et dit à son tour,

- Oui, maman tu es trop belle, Yannis et moi, on a la plus belle maman du monde.

- Je confirme jeune homme, ta maman est très jolie.

- Oh ! ceux sont vos enfants ?

- Oui... En laissant le mot en suspens, je sentais que cette conversation était loin d'être terminée.

Puis Yannis sortit sa tête de la poussette, en le voyant, la dame chancela de stupeur, je lui retenais le bras pour éviter qu'elle ne tombe.

- Vous allez bien, madame ?

- Oui, merci ceux sont des faux-jumeaux ?

- Vous êtes en vacances à Beyrouth ?

- Vous êtes descendus dans quel hôtel ?

- Veuillez me pardonner mon indiscrétion, je suis beaucoup trop bavarde.

- J'attends mon fils, nous sommes aussi en vacances, nous sommes russes, nous vivons à Moscou, me précisa-t-elle

Précision inutile, j'avais deviné qu'elle était slave. J'étais certaine que je ne reverrai plus jamais cette femme, alors j'ai répondu à ses questions tout-à-fait naturellement.

- Oui ceux sont des faux-jumeaux, et oui nous sommes en vacances au Liban pour une quinzaine de jours avant de rentrer à Paris, nous séjournons au « Gray Hôtel ».

- Comment s'appellent-ils ?

- Mon petit brun s'appelle Anton et mon petit blond s'appelle Yannis.

- Ceux sont des prénoms magnifiques, souffla-t-elle

Brusquement nous avons été interrompus par une voix,

- Layal ? dit la voix que je connaissais trop bien.

Je me retournais lentement, retardant l'instant où je serais confrontée au regard vert de Naël. Il était là devant moi et il me dévorait des yeux.

- Je vous laisse à présent, passez une bonne journée me dit l'inconnue du marché.

- Merci madame, à vous aussi !

Je m'adressais sèchement à mon cousin :

- Tiens Naël, comment vas-tu ?

- Je suis tellement heureux de te revoir Layal.

- Ah bon ? Tu m'en vois surprise !

- Je suis contente, moi aussi, de t'avoir revue mais à présent, j'aimerai continuer ma promenade avec mes enfants.

Je tentais de mettre une certaine distance entre nous, je ne voulais surtout pas qu'il puisse se bercer d'illusions.

- Ils sont à toi, ils sont magnifiques, ajouta-t-il avec un soupçon de regret dans la voix.

- Viens avec moi à la maison ! me suggéra-t-il

La tentation était grande, mes grands-parents me manquaient tellement, mais, je n'avais pas encore oublié les insultes et l'humiliation de ma famille envers moi.

- Jamais, je ne remettrai les pieds dans cette maison, tu m'entends !

- A présent, laisse-moi partir Naël.

Il s'écarta avec résignation, j'achetai rapidement les boucles d'oreilles et je continuai ma balade sans me retourner. Je voulais laisser les mauvais souvenirs derrière moi pour ne pas raviver le passé. Malgré cela, je sentais son regard me brûler le dos.

LAYAL AL-BAKKARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant