LA DISGRACE

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Chez les AL-BAKKARI, l'ambiance était tendue et électrique, et tout le monde attendait mes explications. Je ne voulais rien expliquer, je souhaitais seulement parler à Naël,

- Je peux te parler, juste toi sans la présence de personne,

- Oui, suis-moi, allons dans le bureau de mon père.

Et malgré le regard outré de ma tante, je l'ai suivi avec une certaine appréhension, j'avais décidé de lui dire la vérité. Je tordais mes doigts pour me donner du courage, même si j'avais pris une douche, je continuais de transpirer abondamment, mon corps était meurtri et endolori et j'avais un peu de mal à m'asseoir. Je ne devais rien laisser paraître, sinon la situation risquait de s'aggraver.

- Bon Naël, je te dois la vérité, je ne suis plus vierge, vois-tu.... Je n'ai pas pu finir ma phrase.

- Ça m'est égal, je t'aime, je t'ai toujours aimé et je veux t'épouser, le reste ne compte pas, Layal ma chérie, je prendrais soin de toi, je te le promets.

Cette dernière phrase prononcée, je me sentais presque soulagée, lorsque la porte du bureau fut littéralement pulvérisée par mon oncle Elly, ses yeux étaient injectés de sang, j'ai réellement pensé qu'il allait me tuer. Mes jambes ne me portaient plus, et, le seul rempart face à cet homme furieux, c'était le corps de Naël.

- Espèce de garce, tu pensais vraiment que tu allais pouvoir embobiner mon fils sans que je réagisse alors que tu as couché avec un autre homme, gronda mon oncle.

- Papa, j'aime Layal et je veux l'épouser, peu m'importe si elle n'est plus vierge.

Oncle Elly lui jeta un regard assassin,

- Tais-toi ne prononce plus son prénom dans cette maison, sinon je la tue et toi aussi, elle est indigne de toi.

A ce moment-là, une autre AL-BAKKARI entra en scène, ma chère tante,

- Il est hors de question que tu tues mon fils pour cette traînée,

- Il suffit de la renvoyer à PARIS, continua-t-elle.

Elle prit le bras de Naël et le fit sortir du bureau, il était prêt à se confronter à son père pour moi, mais il n'opposa aucune résistance face à sa mère.

Quant à moi, je me retrouvais paralysée de peur face à mon oncle, mon trouble de la parole réapparut avec force. Je bafouillais complètement des explications décousues et qui n'avaient aucun sens, si ce n'est pour moi. De plus, j'étais perdue et fatiguée.

- Prends ta valise, tu retournes en France à compter de cet instant. Tu nous as déshonoré, tu ne fais plus partie de cette famille. Je vais appeler ton père, j'annule également le mariage entre ma fille et ton frère.

Je tentais de parler tout en bégayant mais aucun son ne sortait, pour le coup, là, j'étais vraiment bloquée, jamais mon trouble n'avait été aussi sévère.

Cela ne servait à rien, mon oncle refusait de m'écouter, je quittais le bureau en pleurant, pour aller récupérer mes bagages à peine défaits, une véritable omerta s'était installée, plus personne ne m'adressait la parole. Ils avaient tous trop peur d'oncle Elly. Même mes grands-parents, s'étaient enfermés dans leur chambre.

C'était tellement injuste, en 24 heures, mon oncle Elly et sa stupide proposition avait détruit ma vie et ils me rendaient tous responsables de leur pseudo déshonneur. 

LAYAL AL-BAKKARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant