3 ans plus tard, ma vie avait bien changé, j'étais maman et c'était mon plus beau métier. Les faux-jumeaux étaient adorables, Anton avait les cheveux si blonds et son regard azur était si profond. Il devait sûrement « lui » ressembler quant à Yannis, il avait la couleur de mes cheveux et mon sourire mais ses yeux étaient aussi bleus que ceux de son frère.
Leurs cheveux retombaient sur leur nuque, ils étaient un peu longs, mais je les aimais ainsi, je m'amusais parfois à leur attacher comme des samouraïs, surtout lorsqu'il faisait chaud. A nous 3, nous formions une famille, ma famille, et nous étions heureux ensemble.
J'étais, à présent, pharmacienne, je travaillais toujours pour le même patron Mr Lefèvre, celui-ci a été d'un énorme soutien, il s'est montré tellement compréhensif face à ma situation.
Lou vivait toujours à Londres avec Samuel, elle avait abandonné la médecine au profit de la peinture. Quel étrange choix ! Elle avait investi son héritage dans une galerie dans le centre de Londres, mon amie avait du talent et ses expositions avaient du succès quant à Samuel, il poursuivait ses études de chirurgie cardiaque, lui et Lou étaient toujours très amoureux. Les jumeaux et moi, nous leur rendions souvent visite.
Pour ma part, j'ai construit ma vie autour de mes enfants, mes parents ont appris pour les jumeaux, ils voulaient les connaître, mais je n'étais pas encore prête à leur pardonner leur abandon. Je finirais sans doute par craquer, j'en suis consciente car les garçons avaient besoin de se construire autour d'une histoire familiale.
Mes enfants n'avaient pas de famille paternelle, je ne pouvais pas les priver indéfiniment de leur famille maternelle. Elias avait épousé Yara, ils vivaient à Paris et n'avaient pas encore d'enfant. Quant à Naël, il ne s'était toujours pas marié.
- Maman, où va-t-on cette année en vacances, me demanda mon fils Anton, me sortant de mes réflexions.
- Où voulez-vous partir mes amours ?
- A la mer, me dirent-ils en chœur.
- Alors va pour la mer, nous allons partir dans le pays de mes parents, mais aussi de mes grands-parents, le Liban.
- Ok ?
Pour toute réponse, les garçons me sautèrent dessus, ravis de cette destination, je l'étais aussi. J'aimais le Liban c'était un pays magnifique et je voulais que mes trésors le connaissent et apprennent à l'aimer.
Pendant, que les jumeaux dessinaient devant moi, je réservais nos billets d'avion ainsi que notre hébergement. Je voulais un hôtel bien équipé pour les enfants, cosy, simple et proche de la plage, voilà en un clic, j'avais trouvé la perle.
Il me restait encore une semaine de travail avant que je puisses préparer tranquillement les bagages, j'étais aussi excitée que les enfants. Même si à l'approche du départ, l'anxiété remplaçait l'excitation.
Je n'étais jamais retournée à Beyrouth depuis cette nuit-là, j'avais totalement occulté cette période de ma vie. Je continuais de faire des cauchemars de cet homme sans parvenir à mettre, un visage sur lui, ses yeux et la couleur de ses cheveux sont mes seuls souvenirs.
Heureusement, ces quatre années de distance ont été nécessaire pour que je puisses avancer.
Je ne voulais aucun contact avec ma famille paternelle, juste profiter pleinement de mes enfants durant 15 jours de vacances et rien d'autre. Pour le reste, je m'en remettais à DIEU !
Nous étions samedi et le moment tant attendu était enfin arrivé, nous étions prêts avec les garçons pour la grande aventure.

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LAYAL AL-BAKKARI
RomancePourquoi personne ne m'écoute ? Je ne veux pas épouser mon cousin Naël, je ne veux pas d'un mariage forcé. Je veux juste célébrer le mariage de mon frère, ici, au Liban. Mais, par leur faute, j'ai dû fuir par une nuit d'été à Beyrouth, par leur faut...