Nous quittons l'appartement, Anton et Yannis étaient habillés de la même façon, je voulais pouvoir les distinguer au milieu d'une foule, je décidais de porter la même chose qu'eux. Donc sarouel en lin, tee-shirts blancs, un léger teddy des converses pour nous trois. Grosse valise pour maman, sacs à dos et casquettes pour les jumeaux.
Nous embarquons tranquillement, les enfants étaient surexcités, c'était leur premier voyage en avion sur une longue distance.
- Soyez sages, vous devez garder vos ceintures attachées, pendant le vol, d'accord ?
- Oui, maman !
Enfin, nous amorcions la descente, les jumeaux avaient été calmes, ils jouaient avec leur tablette quant à moi, j'étais stressée et nerveuse, revenir à Beyrouth, était à la fois merveilleux et flippant.
Après le contrôle de nos papiers, nous sortons à l'extérieur, afin que je puisse appeler un taxi.
- Maman, je suis un peu fatigué et j'ai soif me dit Yannis.
- Attends mon ange, je te donne ta gourde. Le taxi ne va pas tarder à arriver
Finalement, une « 2008 » s'arrêta à notre hauteur, le chauffeur mit les valises dans le coffre, pendant que j'installais les enfants.
- « Le Gray hôtel », s'il vous plaît !
- Bien madame,
- Vous êtes libanaise, me demanda-t-il, après m'avoir observé
- Oui, mais je vis à Paris.
- Alors Merhaba fi loubnan ! (Bienvenue au Liban) me dit-il,
- Choukran (merci), je lui répondis en arabe.
Les enfants se sont endormis durant le trajet, une fois, arrivés devant l'hôtel, sans les réveiller, je les posais dans la poussette double afin de pouvoir gérer les jumeaux et les bagages. Je m'approche de la réception, pour récupérer la carte magnétique de ma chambre.
Une fois dans l'ascenseur, mes petites terreurs se réveillèrent.
- Maman, on est arrivé ?
- Oui mon chéri,
- Comme il est encore tôt, nous allons nous changer ensuite on ira se promener, je veux absolument vous montrer le pays de mes parents.
Je les change rapidement après les avoir rafraîchis, short, débardeur et bob pour Anton et Yannis et pour moi, robe longue en lin beige, grand chapeau pour protéger mes yeux, une paire de tropéziennes et un chignon plaqué de danseuse. J'aurais tellement aimé ajouter autour de mon chignon, le foulard que ma mère m'avait donné avec mes initiales brodées. Mais durant ces quatre années, je ne l'ai jamais retrouvé.
J'étais incapable de me souvenir où je l'avais perdu !
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LAYAL AL-BAKKARI
Roman d'amourPourquoi personne ne m'écoute ? Je ne veux pas épouser mon cousin Naël, je ne veux pas d'un mariage forcé. Je veux juste célébrer le mariage de mon frère, ici, au Liban. Mais, par leur faute, j'ai dû fuir par une nuit d'été à Beyrouth, par leur faut...