"So you wanna be immortal?"
Lee
« Comment ça, vous ne vous êtes aperçus de rien ? » demandait Lee à Vanessa pour la troisième fois, sans jamais obtenir une réponse convaincante.
La maison avait été cambriolée. Des tiroirs ouverts jonchaient le sol. Çà et là, dans le séjour, étaient disséminés des objets cassés qui ne serviraient plus. De l'argent avait été volé, bien sûr, beaucoup d'argent. La plupart des carnets de Lee avaient disparu.
Le livre de sa mère aussi.
« Je te dis que je n'étais pas là, lui martela Vanessa. J'ai tout trouvé comme ça en rentrant.
— Et peut-on savoir où tu étais ?
— Les enfants et moi, on est allés chez Katie, au bout de la rue. J'avais besoin de dormir, d'accord ? Katie veillait le bébé, et moi j'en ai profité pour me reposer.
— Eh bien bravo, regarde un peu ce que nous a coûté ta sieste.
— Ma sieste ? Mais enfin, et toi, où étais-tu passée ? Tu n'étais pas de service hier soir, à ce que je sache. Tu aurais dû être ici avec moi.
— Je n'aurais pas pu être là avec toi, puisque tu n'étais pas là. »
Lee ne l'admettrait jamais en face d'elle, mais Vanessa avait raison. Elle ne s'était rendue au cirque pour nul autre motif que celui de voir Trevor. Doux plaisir éphémère, au prix exorbitant. Tout avait disparu.
Charles arriva à son tour. Prit acte en silence de ce qu'il s'était produit, sans réprimander personne. Lee se tint droite et tremblante au milieu du salon, menton hissé et lèvres pincées, honteuse mais prête. Pour rien : la tornade ne passa pas.
La tornade était déjà passée ; ne se trouvaient-ils pas au beau milieu des ruines ?
Puis le patron du Mad pria tout le monde de s'exécuter, et ensemble ils s'efforcèrent de remettre la maison en ordre. Lee était furieuse. Furieuse. Harry, encore plus. Tous deux juraient sous cape en ramassant ce qui pourrait peut-être être réparé, en refermant les placards, les tiroirs, en vérifiant du bout des doigts certaines cachettes trop inventives qui auraient pu être oubliées des cambrioleurs, et soupirant de soulagement le cas échéant.
« Je hais les voleurs, répétait Lee pour elle-même et la planète entière. S'immiscer ainsi chez les gens, défoncer les portes, piétiner les souvenirs... Je les hais jusqu'aux derniers. »
Elle tenait un balai à la main lorsque Trevor apparut sur le perron de la porte. Contre toute attente, Harry réagit avant qu'elle ne puisse laisser échapper le moindre signe de joie, contenir sa surprise, calmer l'appréhension qui la saisit derechef à l'estomac.
« Vous ! s'exclama-t-il en le pointant du doigt. C'est de votre faute.
— De ma faute ? reprit Trevor en chœur.
— Oui, de votre faute. Vous débarquez dans le voisinage comme si c'était la plus normale des choses, pour un type comme vous, et le soir même la maison est cambriolée ? Vous croyez que c'est une coïncidence ? Bien sûr que non. Ça n'existe pas, les coïncidences. De toute évidence, vos amis irlandais voient d'un mauvais œil vos fréquentations. Ou bien peut-être que quelqu'un d'ici voit d'un mauvais œil nos fréquentations. Peu importe, retournez le problème dans tous les sens et vous arriverez à la même solution : c'est de votre faute. » Trevor s'apprêtait à lui répondre quand Harry ajouta, la bouche dégoulinante de venin : « Comment aurait-on pu s'attendre de toute façon à ce qu'il ressorte quoi que ce soit de bien à s'acoquiner avec un lâche, un déserteur, une pourriture dans votre genre ?
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Cyrielle
Ficción GeneralOxford, Angleterre, 1998. Cyrielle, dix-neuf ans, entre en première année de droit dans la prestigieuse université d'Oxford. Lorsqu'elle entend parler de fraternités secrètes et d'une dangereuse compétition qui se jouerait entre les murs de l'école...