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Avertissement : Ce passage contient un spoiler de Ma Cousine Rachel de Daphné du Maurier. Je n'ai jamais compris qui a décidé qu'on a le droit de spoiler les œuvres à partir du moment où elles sont vieilles de plus de six semaines. C'est complètement idiot. Et là vous vous dites : mais alors pourquoi tu le fais, toi, tesconoutulefaisexprès ? Ce à quoi je vous répondrai d'abord : "euh..." Puis : "je ne sais pas, j'imagine que je suis con, oui". Et enfin : "désolée !".
Je vais séparer le passage du reste, fermez les yeux si besoin s'il vous plaît. Son importance vis-à-vis de l'intrigue n'est que symbolique :)
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Le quatrième jour de l'an, quelqu'un frappa à sa porte. Celle-ci s'ouvrit sur Laurie et Cyrielle crut tout d'abord à une hallucination. Avant de lui sauter au cou, sans réfléchir, sans daigner, d'abord, s'assurer que cette apparition n'avait rien de chimérique. Il rit sous le coup de la surprise, faillit même chanceler, puis posa les mains sur sa taille.
« Ma parole, tu désespères tant que ça ? » commenta-t-il en s'écartant.
Son sourire.
Son sourire n'était pas de ce monde.
Il sembla à Cyrielle qu'elle venait de déposer tous ses problèmes, tous ses doutes, toute sa culpabilité sur les épaules du jeune homme. Que ce serait à lui de s'en charger, à présent. À vrai dire il lui sembla presque, à ce moment précis, que ses ennuis avaient tout bonnement disparu.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? lui demanda-t-elle en s'éloignant de plusieurs pas, s'efforçant tant bien que mal de retrouver sa dignité. Je croyais que l'université restait en hibernation pendant les deux prochaines semaines.
— C'est le cas. Mais les Préfets ont été convoqués pour la journée. Je repars dans une heure, mais avant je tenais à m'assurer que tu allais bien.
— Je me porte comme un charme. »
Elle serra les dents, obligea ses lèvres à dessiner un joli sourire. Un sourire, du moins. Laurie se hissait discrètement sur la pointe des pieds, dans l'intention, sans doute, de vérifier dans quel état se trouvait sa chambre. Pour avoir une idée de l'ampleur du chaos dans lequel elle vivait. Cyrielle fit mine de ne pas le remarquer.
« Tu repars dans une heure », se contenta-t-elle de répéter.
Bien trop fière pour montrer la déception que cela lui causait, elle prit garde à ce que le ton de sa voix reste jovial. Elle aurait préféré qu'il ne fasse pas d'escale dans son monde, si c'était pour le quitter si vite.
« Oui, mais je ne serai pas très loin. Je passe les deux prochaines semaines à Londres chez mon oncle. C'est le cadeau de Noël qu'il offre à ma mère : deux semaines sans moi. Je ne sais pas comment je dois le prendre. Il paraît que j'étais insupportable. » Cette fois Cyrielle rit de bon cœur avec lui. « Il faut que j'y aille, mais viens me voir en ville à l'occasion, si jamais tu te sens assez seule pour avoir envie de ma compagnie. Je connais tous les meilleurs endroits de la capitale. »
Il s'écarta de l'embrasure de sa porte ; Cyrielle faillit le retenir de force. Elle sentit ses mains se lever sans commandement, serra les poings au tout dernier moment, quelques secondes avant que ses doigts n'agrippent un pan de tissu pour le ramener vers elle. Remarqua-t-il quoi que ce soit ? Si oui, il n'en montra aucun signe. Il se retourna néanmoins une dernière fois avant de l'abandonner à son sort, et après une infime hésitation, ajouta :
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Cyrielle
Ficción GeneralOxford, Angleterre, 1998. Cyrielle, dix-neuf ans, entre en première année de droit dans la prestigieuse université d'Oxford. Lorsqu'elle entend parler de fraternités secrètes et d'une dangereuse compétition qui se jouerait entre les murs de l'école...