Bad boy [Wakasa x OC]

5 - Secret

Chiyo prit le chemin du retour avec le sentiment d'évoluer dans un rêve. Mais pas un rêve agréable.

Il vient de se passer quoi ? Pourquoi je me sens si mal ?

Pour un peu, elle aurait eu envie de pleurer, même si elle n'en comprenait pas bien la raison.

Je n'ai rien fait de mal, si ?

Ça t'a plu Shino Chan ?

Les mots de Wakasa tournaient en boucle dans sa tête.

Il ne se souvenait même plus de mon prénom...

Elle monta dans le train qui la ramenait chez elle et, arrivée à la gare de Kita Senju, elle descendit comme un zombie sans regarder autour d'elle.

Chiyo se mit à presser le pas le long de la rivière.

Je veux rentrer chez moi... je veux rentrer à la maison !

Elle finit par courir et arriva devant l'appartement, essoufflée. Mais une fois là, elle ne put se décider à entrer.

Qu'est-ce que je fais là ? Je n'ai pas envie de rentrer...

Elle ne savait plus ce qu'elle voulait vraiment.

Finalement, elle actionna la poignée et sa mère sortit de la cuisine en entendant la porte.

– Chiyo chan ? Dit-elle. Va vite te laver c'est presque prêt à manger !

Chiyo passa devant elle sans rien dire. Sa mère la suivit du regard.

– Chiyo ? Dit-elle. Tout va bien ?

La jeune fille se tourna à demi.

– Oui maman. Mais je n'ai pas très faim ce soir. Je crois que je vais aller me coucher.

Une fois dans sa chambre, Chiyo posa son cartable près de son bureau puis elle se laissa tomber sur son lit. Finalement, elle ramena les genoux contre la poitrine, la gorge serrée. Ce fut le moment que choisit sa mère pour entrer dans sa chambre. Elle s'assit sur le bord du lit, mais Chiyo préféra lui tourner le dos.

– Chiyo, qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda-t-elle.

Ayumi lui passa la main dans les cheveux.

– Chiyo, répéta-t-elle doucement, qu'est-ce qui se passe ?

– Rien maman, répondit Chiyo. J'ai juste... mal au ventre, c'est tout.

Derrière elle, sa mère resta un moment silencieuse.

– D'accord Chiyo, dit-elle enfin. Je vais te préparer un peu de bouillie de riz. Je la laisserai sur ton bureau.

Elle se leva et arrivée à la porte elle ajouta :

– Chiyo ? Je t'aime mon bébé...

– Moi aussi je t'aime maman, marmonna Chiyo sans se retourner.

Puis Ayumi sortit. Ce fut trop pour Chiyo. Elle se mit à pleurer, la poitrine secouée de lourds sanglots qu'elle s'efforçait d'étouffer dans son oreiller.

Je ne veux pas que maman m'entende... Faites qu'elle ne m'entende pas ! Je ne veux pas qu'elle sache... Je veux que personne ne sache jamais que je ne suis qu'une traînée !

Les deux jours suivants, Chiyo resta enfermée dans sa chambre, roulée en boule au fond de son lit. Elle n'avait qu'une envie : ne plus bouger de là.