Bad boy [Wakasa x OC]

85 - Inui Seishu

Assis sur une caisse de bières vides dans la boutique de Shinichiro, Wakasa regardait ce dernier démonter le carburateur d'une Honda qu'un client venait de lui déposer. Shin s'était installé au beau milieu de son magasin pour profiter de la lumière qui tombait de la vitrine, son éternelle cigarette fichée au coin de ses lèvres.

– Ah ouais ? Vraiment ? Dit-il avec un sourire.

– Je te jure, lui assura Waka.

Il retira sa sucette de sa bouche. De son côté, Shin arriva finalement à bout d'une vis récalcitrante. Il déposa le carburateur sur le sol et entreprit de l'examiner.

Depuis la fin de la première génération du Black Dragon, Wakasa venait régulièrement ici juste pour s'asseoir et parler de tout et de rien avec Shin, comme aujourd'hui.

– C'est Benkei qui te l'a dit ? Reprit Shinichiro sans lever les yeux.

– Non, répondit Wakasa, lui il bosse tellement maintenant, qu'on n'a presque plus le temps de se voir.

– Ah oui, il m'en a parlé. Au chantier naval, c'est ça ?

– C'est ça. D'ailleurs il devrait essayer de venir tout à l'heure, c'est son jour de congé.

Cela faisait bientôt un mois que Benkei avait trouvé une place de manœuvre sur le chantier de Anzen, dans la préfecture de Kawasaki, au sud de Tokyo. Tous les matins, il partait avant l'aube et il rentrait parfois très tard le soir.

– Ça lui fait loin, quand même, remarqua Shin.

– Oui, reconnut Wakasa, mais ça ne le décourage pas. Le contremaître est ravi de son travail il paraît. Benkei me dit qu'il pourra peut-être avoir une promotion d'ici un an ou deux s'il continue comme ça.

– Il a du courage.

– Hm, admit Wakasa.

– Et Chiyo ? Reprit Shin. Son job à la salle de sport, ça se passe bien ?

– Elle a pris ses marques maintenant. Elle torture les adhérents comme si sa vie en dépendait.

Shin laissa échapper un rire, imité par Wakasa.

– Elle n'a toujours pas compris qu'il faut brosser le client dans le sens du poil ? Dit Shin.

– Non et c'est pas le vieux qui risque de le lui apprendre !

Tous les deux rigolèrent de plus belle.

– Et toi ? Poursuivit Shin. Toujours pas de job en vue ?

Wakasa se laissa aller en arrière sur la caisse.

– Non, dit-il. Ma mère me verse une pension jusqu'à mes vingt ans, alors j'ai envie d'en profiter le plus longtemps possible. J'aurais bien le temps de voir à la fin de l'année.

(NDA : La majorité au Japon était à vingt ans à cette époque-là, depuis elle est passée à dix-huit ans)

Wakasa n'aurait vingt ans qu'à la fin du mois de novembre, ce qui lui laissait six bons mois de répit avant d'être rattrapé par la vie adulte.

– Tu aimerais faire quoi ? Demanda Shin.

Waka réfléchit, le bâton de la sucette dépassant de sa bouche et les yeux au plafond.

– Je sais pas trop... Un truc pas fatigant si possible.

Shin et lui rirent de nouveau.

– Ça te plairait pas de bosser avec Chiyo ? Reprit Shin.

– Si, dit Wakasa, mais je doute que le vieux ait les moyens d'embaucher deux personnes.

– Je comprends. Alors tu vas faire quoi ? Trouver quelque chose dans le coin ?