Bad boy [Wakasa x OC]

72 -Appréhensions

– À quoi tu joues, Chi ? Dit Wakasa d'un air amusé.

Il se détacha du mur dans l'ombre duquel il s'était caché pour l'attendre et il la rejoignit.

Pendant une seconde, Chiyo avait été tellement surprise qu'elle avait eu l'impression que son cœur allait jaillir de sa poitrine pour aller faire un petit tour sur le boulevard.

Elle verrouilla la porte du café et se tourna vers lui.

– Qu'est-ce... que... Bafouilla-t-elle.

Wakasa se pencha et murmura à son oreille.

– Et si tu penses essayer de me faire croire que je fais erreur sur la personne, oublie tout de suite, je t'ai reconnue.

Chiyo referma la bouche sans rien dire.

Wakasa se retenait à grand-peine de rire. Elle affichait une expression si comique qu'on aurait dit une petite fille qui venait de se faire attraper la main dans le bocal à bonbons.

Il lui passa un bras autour des épaules et l'entraîna dans la ruelle.

– Allez viens, dit-il, allons manger un morceau, comme ça tu m'expliqueras ce que tu fabriques ici habillée en soubrette.

Ils s'installèrent dans un petit fast-food ouvert toute la nuit et Wakasa leur commanda deux glaces. Assise en face de lui, Chiyo gardait les mains sur les genoux et les yeux baissés. Elle avait les joues tellement rouges qu'elle semblait à deux doigts de s'enflammer.

– Alors c'était ça, ce que tu me cachais, dit-il une fois leur commande arrivée.

Il était rassuré, on était loin de ce qu'il avait imaginé.

Chiyo releva la tête.

– Je ne fais rien de mal ! Se défendit-elle avec fougue.

Wakasa se mit à tousser, s'étouffant à demi avec sa glace.

– Je n'ai jamais dit que tu faisais quelque chose de mal Chi, dit-il quand il fut remis. Mais je ne comprends pas pourquoi tu ne me l'as pas dit ? C'est un travail comme un autre...

– Tout à fait ! Et le salaire est bien meilleur qu'ailleurs ! Et j'ai bien plus de temps libre !

– Oui, je m'en doute... Lui dit-il.

Chiyo le regarda. Il ne paraissait ni fâché, ni déçu. Au contraire, il avait même l'air soulagé.

Elle ramena les yeux sur sa glace et prit sa cuillère en main.

– Je me suis dit, commença-t-elle, que tu penserais que je fais des choses dégoûtantes avec les clients.

– Tu es serveuse Chi, la coupa-t-il, pas prostituée, il ne faut pas exagérer.

– Exactement ! Confirma-t-elle.

– Et puis, ajouta-t-il, je peux comprendre qu'il y ait des garçons qui aient envie de te voir habillée en soubrette. J'en ai bien envie moi aussi. Du peu que j'ai pu voir, ça te va bien...

Chiyo rougit encore davantage si c'était possible. Elle replongea le nez dans sa glace.

– Je ne veux pas que mes parents l'apprennent, dit-elle un instant plus tard. Je sais que je ne fais rien de mal, mais je suis sûre que ça ne leur plaira pas.

– Tu ne leur as rien dit ?

– Non, souffla-t-elle, je ne l'ai dit à personne.

– Je vois.