28 - Aveu

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En seulement deux semaines, Wakasa vit sa vie changer du tout au tout. Dès le lendemain, il s'aperçut qu'il avait déjà plus de souffle. Une semaine plus tard, il finissait le parcours d'échauffement en même temps que Chiyo et même la multitude d'exercices qu'elle lui imposa ne put venir à bout de son énergie.

Chiyo ne savait pas si elle devait se sentir irritée ou soulagée. D'un côté, elle allait enfin être débarrassée de Wakasa, au moins en partie. Mais d'un autre côté, cela l'énervait de voir qu'il était venu à bout d'une épreuve qui lui avait pris deux mois en seulement trois semaines.

Espèce de sale petit... Grommela-t-elle pour elle-même tandis que Wakasa rejoignait le coach sur le ring.

Elle souffla et se détourna. La bonne nouvelle, c'était qu'elle allait pouvoir se concentrer sur son entraînement désormais.

Depuis qu'elle avait atteint la catégorie A, Chiyo avait pris conscience que le titre national était à sa portée.

Championne du Japon...!

Ces mots sonnaient à son oreille comme une musique agréable.

Je peux le faire ! Ça n'est qu'une question d'entraînement et de volonté !

Elle commença à redoubler d'efforts, traquant ses défauts avec un soin maniaque qui surprenait jusqu'aux autres boxeurs.

– Bah alors ? Remarqua Takamura un jour qu'elle travaillait ce coup droit qui était un peu sa marque de fabrique. T'as mangé du lion en ce moment ?

Chiyo abandonna le sac de frappe, essoufflée.

– J'en profite, lui dit-elle, je suis enfin débarrassée de l'autre boulet.

Le boxeur tourna les yeux vers Wakasa à qui le vieux coach était en train de donner une leçon particulière sur le ring.

– Lui aussi c'est un acharné, remarqua-t-il. Il n'a pas manqué un jour d'entraînement depuis que le vieux l'a accepté. Moi, je pensais qu'il lâcherait l'affaire au bout d'un jour ou deux.

– Moi aussi, dut-elle reconnaître. Mais on n'y peut rien. Il partira quand il aura eu ce qu'il est venu chercher, pas avant.

Elle se remit à frapper.

– Ça c'est pas arrangé avec lui ? Demanda Takamura.

– Et ça ne s'arrangera pas, répondit-elle sans s'arrêter. Tout ce que je souhaite, c'est qu'il dégage d'ici le plus vite possible et si, pour ça, je dois l'aider, je le ferai même si je n'en ai pas envie...

Takamura la regarda en silence.

– Il t'a fait quoi en fait ? Reprit-il finalement.

Chiyo répondit sans tourner la tête.

– Ça ne te concerne pas.

– Ça ne serait pas à cause de lui que je t'ai trouvée devant la porte avec l'envie de cogner sur quelque chose l'année dernière ?

Cette fois, Chiyo s'immobilisa. Il ajouta :

– Ah, j'ai tapé juste on dirait.

Chiyo se remit à l'entraînement sans un mot.

– Ça ne te concerne pas, répéta-t-elle enfin un moment plus tard.




Lorsqu'elle se prépara à aller courir, Wakasa lui emboîta le pas.

– Qu'est-ce que tu fais ? Lui dit-elle une fois devant la porte.

– Je viens avec toi, répondit-il, c'est plus sympa de courir à deux.

– Parle pour toi, lui rétorqua-t-elle.

Elle partit sans l'attendre, mais il la rattrapa en quelques foulées.

– Tu ne peux toujours pas me sentir, hein ? Lui demanda-t-il en rigolant.

La situation semblait l'amuser.

– Si tu le sais, dit-elle, pourquoi tu me suis ?

– Parce que je t'aime bien. Tu m'en as fait baver, mais au fond je crois que tu m'aimes bien aussi, pas vrai ?

– Je ne crois pas, non, lui rétorqua-t-elle.

– Tu en es sûre ?

Wakasa se pencha vers elle et Chiyo recula en faisant un bond.

– Ne fais pas ça ! S'écria-t-elle.

– T'es mignonne quand tu rougis.

Chiyo s'immobilisa. Ils étaient parvenus au niveau du pont et les voitures passaient sur la chaussée à côté d'eux, étouffant par moment le bruit de la rivière qui coulait sous leurs pieds.

– Va-t'en, lui dit-elle. Laisse-moi tranquille. Quitte ce club, va où tu veux je m'en moque, mais va-t'en.

Wakasa ne l'écouta pas.

– Tu devrais sourire plus souvent, lui dit-il. Tu es jolie, avec un sourire tu aurais tous les garçons à tes pieds.

– Est-ce que tu écoutes quand je parle ? S'exclama-t-elle. Je ne veux pas être jolie ! Je ne veux pas avoir tous les garçons à mes pieds ! Je veux que tu sortes de ma vie, c'est tout !

Elle sentait qu'elle était en train de perdre patience et elle n'aimait pas cela. Wakasa reprit, comme si tout ça n'était qu'un jeu pour lui.

– Et si on allait boire un verre pour discuter tous les deux après l'entraînement ? Tu m'expliqueras pourquoi tu me détestes à ce point et moi j'essaierai de te convaincre que je ne suis pas le sale type que tu crois. Peut-être même que tu pourrais commencer à m'apprécier.

Je rêve ? Se dit Chiyo, abasourdie. Il est en train de me draguer là ? Il croit vraiment que je vais me faire avoir deux fois ? Il se fout de moi ma parole, c'est pas possible !

Elle se détourna, le cœur battant à la volée dans sa poitrine. Elle n'avait même plus envie de le regarder.

– Arrête ça Imaushi, lui dit-elle. Je n'irai pas boire un verre avec toi même si tu étais le dernier homme sur terre.

Il s'approcha et se pencha par-dessus son épaule.

– C'est vrai ça ? Susurra-t-il, la faisant sursauter encore une fois.

Il éclata de rire en voyant sa réaction.

– J'adore ça ! Dit-il. Tu es toute rouge ! C'est tellement mignon que je ne m'en lasse pas !

Chiyo contracta les poings de fureur et elle se retourna pour lui faire face.

– Ça suffit ! Cria-t-elle. Je t'ai dit d'arrêter ça, tu es sourd ?

– Allez, fais pas cette tête. Je ne sais pas qui t'a raconté des horreurs sur moi, mais si tu essayais de me connaître, tu te rendrais compte que je ne suis pas si horrible que ça.

Je te connais ! Lui dit-elle. Je te connais même parfaitement Wakasa ! On a déjà couché ensemble !

 Je te connais même parfaitement Wakasa ! On a déjà couché ensemble !

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Bad boy [Wakasa x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant