Bad boy [Wakasa x OC]

56 - Songe d'une nuit d'hiver 🍋

NDA : Pour information, les personnages ont plus de 18 ans dans ce chapitre.

Wakasa raccompagna Chiyo jusqu'au pied de l'immeuble et il la retint un instant, peu désireux de lâcher si rapidement sa main.

– À demain ? Lui dit-il.

Elle hocha la tête.

Il l'attira à lui pour poser un dernier baiser sur ses lèvres.

– Je t'aime Chi.

Chiyo voulut lui répondre, mais les mots restèrent prisonniers de sa gorge et elle se contenta d'appuyer brièvement sa bouche sur la sienne.

– À demain, dit-elle en entrant dans le hall de l'immeuble.

Lorsqu'elle grimpa les escaliers, il lui semblait qu'elle flottait à quelques centimètres au-dessus des marches.

Nous sommes de nouveau ensemble... Nous sommes de nouveau ensemble... Ne cessait-elle de se répéter, sans réussir à s'en convaincre.

– Chiyo ? L'interpella sa mère quand elle passa la porte. Tu étais sortie ?

– Oui, une petite chose à régler, répondit Chiyo évasivement.

Ayumi fronça les sourcils.

– Tu sais que je n'aime pas quand tu sors comme ça sans rien dire. Qui sait ce qui pourrait t'arriver ?

Chiyo se retint de lever les yeux au ciel. Depuis leur agression à Mai et elle, sa mère était redevenue aussi protectrice que quand elle était petite. Les premiers jours, Chiyo avait trouvé cela touchant et rassurant. Mais maintenant, elle commençait à en avoir assez.

– Je ne sais pas, dit-elle en feignant de réfléchir, je pourrais croiser quelqu'un qui me servira de sac de frappe ?

Le pli entre les yeux de sa mère se creusa un peu plus.

– Sur un autre ton jeune fille, répliqua-t-elle. Je me fais du souci pour toi, voilà tout.

Chiyo se sentit coupable. Elle la rejoignit.

– Désolée maman, dit-elle. Mais tu sais, je vais mieux...

Mieux que mieux même, ajouta-t-elle pour elle-même au souvenir du baiser de Wakasa.

– Et puis, poursuivit-elle, ça n'est pas comme si j'étais totalement sans défense, tu le sais bien. Tu devrais venir à un de mes matchs, tu t'en rendrais compte.

Ayumi pinça les lèvres et elle lui tourna le dos.

– Je t'ai déjà dit que ce genre de choses ne me plaisait pas. Tu es bien comme ton père. Lui aussi voulait toujours que je vienne assister à ses matchs, comme si regarder l'homme que j'aime se faire taper dessus était une occupation normale...

Chiyo se pencha par-dessus son épaule.

– L'homme que tu aimes... ? Murmura-t-elle, un sourire en coin.

Le visage de Ayumi s'empourpra aussi vite que celui de sa fille et elle la chassa à coup de torchon.

– File de là ! Dit-elle. Tu as sûrement des devoirs à faire, non ?

Chiyo fuit vers sa chambre en riant, ravie d'avoir mis sa mère mal à l'aise.

Lorsqu'elle s'installa à son bureau, ce fut pour prendre rêveusement son visage dans ses mains. Pour le moment, Chiyo avait la tête à cent lieues de ses devoirs. La chaleur de Wakasa semblait s'attarder encore sur sa peau, comme le goût de ses lèvres.