Bad boy [Wakasa x OC]

61 - Chill

Le lendemain, aux alentours de midi, Wakasa attendait Chiyo, assis sur sa moto, aux abords du pont où ils s'étaient réconciliés. C'était elle qui lui avait donné rendez-vous à cet endroit. Avec les marques qui bleuissaient son visage, elle avait préféré éviter de prendre le train et, pour la première fois, elle avait accepté de monter sur sa moto.

Lorsqu'elle apparut au bout de la rue, courant presque, Wakasa se redressa, le cœur battant.

Durant ces trois derniers jours, il avait évité de l'appeler aussi souvent qu'il en aurait eu envie.

Elle doit fêter sa victoire en famille, c'est normal, je n'ai rien à faire parmi eux...

Mais la vérité, c'est qu'il souffrait. La distance qui les séparait, Chiyo et lui, ne diminuait pas avec le temps et il avait même parfois l'impression qu'elle grandissait.

Je ne fais pas partie de sa vie, elle ne veut pas de moi dans sa vie...

C'était comme si Chiyo se préparait à le quitter, rassemblant son courage pour trouver la force de partir loin de lui.

Je veux pas que tu me quittes Chi, se dit-il tandis qu'il la regardait venir vers lui. Je veux pas...

Durant un instant, l'inquiétude déforma son visage, mais il se ressaisit. Il ne voulait pas lui montrer ses craintes.

Ces sentiments étaient tout nouveaux pour Wakasa. Lui n'avait jamais connu que des passades avec des filles qui ne cherchaient pas l'amour et la violence de l'attirance qu'il ressentait pour Chiyo l'effrayait.

Un instant, elle parut vouloir se jeter dans ses bras en arrivant, puis elle se ravisa, ralentit et s'arrêta devant lui, avant de détourner les yeux pour masquer ses blessures. Wakasa prit son menton entre ses doigts et il ramena son visage avec précaution vers lui pour embrasser son nez.

– Tu es toujours la plus jolie, la rassura-t-il.

Chiyo sentit ses joues s'embraser et elle sourit.

– Ça n'est pas vrai, mais c'est gentil, dit-elle.

Wakasa revint vers sa moto et il attrapa le casque qu'il avait posé sur sa selle.

– Pour toi, dit-il. Shin me l'a prêté. Hors de question que tu risques un bleu supplémentaire, ta mère risquerait de lancer Interpol à ma recherche.

Chiyo pouffa de rire et il en profita pour lui mettre le casque sur la tête et le lui boucler sous le menton. Il recula et il la regarda.

– Même ça, ça te va, dit-il.

– Idiot, répliqua-t-elle en riant.

Ses joues déformées par le rembourrage du casque lui donnaient une moue adorable et Wakasa ne résista pas à l'envie de poser ses lèvres sur les siennes au travers de la visière relevée.

– Tu es parfaite... Murmura-t-il.

Chiyo lui rendit son regard, puis ses yeux se voilèrent et elle parut de nouveau lointaine. Le cœur de Wakasa se serra, mais il n'en montra rien.

– On y va ? Dit-il.

Le trajet en moto jusqu'au cœur de Shibuya fut plus rapide que Chiyo s'y était attendue. Moins de vingt minutes plus tard, ils se tenaient devant le dojo Sano, une vaste maison traditionnelle aux bardeaux polis par le temps.

– C'est ici ? Demanda Chiyo, le casque sous le bras.

– Oui, répondit Wakasa. Son grand-père tient le dojo, c'est lui qui les élève, Manjirō, Emma et lui.