Bad boy [Wakasa x OC]

51 - Terreur

Jamais Wakasa n'avait roulé aussi vite. Le vent sifflait à ses oreilles, mais il ne l'entendait pas. Les paroles de l'amie de Chiyo ne cessaient de tourner dans sa tête.

Chiyo s'est laissée tabasser pour me protéger !

Elles lui ont dit de ne plus jamais s'approcher de toi !

Tout ça, c'est de ta faute !

Cette dernière phrase surtout, lui faisait remonter une bile amère dans la gorge.

Chi, j'espère que tu vas bien...

Il avait essayé de l'appeler encore une fois avant de se mettre en route, mais il était de nouveau tombé sur sa messagerie.

Elle a dû éteindre son téléphone, se dit-il.

Il ne voulait pas penser à une autre raison pour laquelle elle ne décrochait pas. La terreur qui lui serrait la gorge était en train de l'étouffer.

Si je retrouve celles qui ont fait ça, je vais toutes les buter !

Son esprit s'efforçait de passer en revue les filles susceptibles de se présenter comme son ex et qui n'auraient pas hésité à faire usage de la violence. Malheureusement, il y en avait des tas. Ces dernières années, il avait fréquenté essentiellement des sukeban, parfois même des chefs de gang comme lui, et ces filles ne s'embarrassaient pas de scrupules quand il s'agissait de tabasser celles qu'elles estimaient être leur rivale.

Je vous retrouverai ! Gronda-t-il pour lui-même. Je vous retrouverai d'une manière ou d'une autre et vous allez payer pour ça !

Wakasa arriva au pied du lotissement où vivait Chiyo tandis que ces pensées tournoyaient dans sa tête. Il se gara en faisant voler le gravier autour de sa moto et mit pied à terre avant même d'avoir coupé le contact. Il ne savait pas exactement où se trouvait l'appartement de Chiyo, mais il l'avait déjà raccompagnée plusieurs fois jusqu'à l'entrée de l'immeuble. Il trouverait bien le numéro du logement sur la boîte aux lettres.

Au moment où il se précipita vers la cage d'escalier, la porte de l'immeuble s'ouvrit et Chiyo parut. Elle ouvrit des yeux surpris, elle était venue descendre la poubelle comme sa mère le lui avait demandé et elle ne s'attendait pas à le trouver là.

En voyant l'état de son visage, Wakasa serra les poings. Il la rejoignit en deux pas et tendit les mains vers ses joues. Chiyo fit un pas en arrière.

– C'est bon, dit-elle en détournant les yeux, ça n'est rien, c'est impressionnant, mais ça n'est pas grave d'après le médecin.

Wakasa était bien placé pour savoir que ça n'était pas rien. Il avait passé à tabac suffisamment de personnes pour savoir que Chiyo s'était prise une correction mémorable.

Elle a essayé de se défendre... Comprit-il.

Puis il se reprit.

Évidemment qu'elle a essayé de se défendre ! Se sermonna-t-il. Ces salopes ont dû menacer son amie pour la faire tenir tranquille !

Il se souvint de ce que Mai lui avait raconté, ces filles lui avaient interdit de répliquer si elle ne voulait pas que son amie se fasse taillader le visage.

Bande de déchets ! Vous allez me le payer ! Se répéta-t-il.

– Chi... Commença-t-il.

Mais Chiyo l'interrompit.

– Attends une seconde.

Elle alla déposer le sac poubelle dans le local et revint vers la porte d'entrée.