Bad boy [Wakasa x OC]

91 - Deux salles, deux ambiances

Chiyo conduisit Wakasa jusque dans la salle à manger et elle le présenta à son père.

– Papa, dit-elle, voici Wakasa Imaushi.

Bunji leva les yeux de son journal. Il les regarda, marmonna un bref bonsoir et replongea dans sa lecture. Il était à la limite de l'impolitesse, mais Chiyo ne le remarqua pas, elle était encore sous le choc de la réaction de sa mère.

Tous les trois s'installèrent à table et Ayumi revint avec les fleurs disposées dans un vase. Elle posa le bouquet sur une console et recula de quelques pas pour l'admirer.

– Tu as vu Bunji, le magnifique bouquet que m'a apporté Wakasa ? Dit-elle.

Bunji ne dit pas un mot, il ne leva même pas la tête. Ayumi se tourna vers Wakasa en minaudant.

– Ça ne vous dérange pas si je vous appelle Wakasa ? Dit-elle.

– Bien sûr que non, lui dit-il en lui adressant son sourire charmeur.

Sa mère rit comme une collégienne et Chiyo la regarda, abasourdie. Elle s'était attendue à une réaction violente de la part de sa mère et au soutien de son père, mais rien ne se déroulait comme elle l'avait imaginé.

Mais qu'est-ce qui se passe ? Se demanda-t-elle.

Ils se mirent à table et le repas débuta dans une ambiance étrange. D'un côté de la table, il y avait Wakasa et Ayumi, qui riaient et plaisantaient comme deux vieux amis, et de l'autre côté, il y avait Chiyo et son père, silencieux, voire sombre comme un nuage d'orage pour Bunji.

Chiyo regardait tour à tour sa mère et son petit ami, dépassée par les événements. Ayumi semblait sous le charme de Wakasa. Elle ne faisait aucune allusion à sa boucle d'oreille ou à son allure et on aurait cru, à les voir, qu'ils se connaissaient depuis des années.

Finalement, Ayumi se pencha vers lui, le menton dans la main, et elle lui demanda :

– Et qu'est-ce que vous faites dans la vie Wakasa ?

– Je travaille avec Chiyo, lui répondit-il. Je l'aide au club de sport.

Ayumi s'exclama :

– Oh ! C'est donc vous le fameux ami ! Je comprends mieux !

Elle lança un clin d'œil à Chiyo qui se sentit rougir.

– C'est bon maman, dit-elle.

– En somme, intervint Bunji, vous vivez aux crochets de ma fille.

Le silence retomba aussitôt autour de la table.

Ayumi évita le regard de son mari. Après un instant, elle se leva.

– Je vais préparer le dessert, dit-elle en s'échappant vers la cuisine.

Bunji reprit.

– Que je comprenne bien, dit-il, votre truc c'est de trouver une jeune fille naïve et de la faire travailler pour vous, c'est ça ?

– Papa ! S'indigna Chiyo.

Elle venait enfin de s'apercevoir que quelque chose clochait avec son père.

Mais qu'est-ce qu'ils ont maman et lui aujourd'hui ?

Bunji l'ignora et il poursuivit.

– Et quand elle n'aura plus les moyens de vous entretenir comment ça se passera ? Vous en trouverez une autre ?

Cette fois, Chiyo se redressa, furieuse.

– Papa, ça suffit ! S'exclama-t-elle.

Elle agrippait le bord de table et le serrait de toutes ses forces. En face d'elle, Wakasa ne semblait absolument pas surpris. Il ne quitta pas son père des yeux et sourit.