Bad boy [Wakasa x OC]

59 - Le grand match

Dans les vestiaires du Kōrakuen Hall, Chiyo finissait de se concentrer, les yeux dans le vide. Le grand jour était arrivé, celui où elle allait affronter le dernier obstacle entre elle et sa carrière professionnelle. En tout cas à ses yeux.

– Tu es prête ? Lui demanda le coach.

Chiyo hocha la tête.

– Oui.

Le vieux Gojō se tourna vers Wakasa. Ce dernier leur servait d'assistant avec Aoki ce soir.

– Les gants Imaushi, dit-il.

Chiyo avait mis ses bandes un peu plus tôt. Elle ouvrit et ferma les poings plusieurs fois pour vérifier qu'elle ne ressentait pas de gêne et elle inspira profondément tandis que Wakasa venait l'aider à enfiler ses gants.

Je le sens bien ce match, se dit-elle. Oui, je vais gagner, je le sens.

– Ça va Chi ? Comment tu te sens ?

Elle lui adressa un sourire confiant.

– Bien, dit-elle. Je vais me la faire !

Il lui sourit en retour.

– Je n'ai pas le moindre doute, répondit-il.

De toute sa carrière de boxeuse, jamais Chiyo n'avait eu à affronter un match dont le résultat était aussi incertain. Ce soir, elle allait combattre une véritable championne. Une de celles qui a déjà boxé à l'étranger et dont le nom avait franchi les frontières du Japon.

Si je gagne, c'est moi qui me tiendrai à sa place demain ! Non, pas « si je gagne », mais « quand j'aurai gagné » !

Elle frappa ses gants l'un contre l'autre et l'entraîneur hocha la tête devant son air déterminé.

– Écoute-moi bien Tōga, dit-il en se penchant vers elle. Cette adversaire-là est bien plus coriace que celles que tu as affrontées avant. Elle a de l'expérience et elle connaît la boxe bien mieux que toi.

Il le lui avait déjà dit avant, mais Chiyo acquiesça malgré tout. Il poursuivit.

– Mais il ne faut pas te laisser impressionner, ça reste un adversaire à ton niveau, sinon je ne t'aurais pas laissé monter sur le ring. N'oublie pas ce que je t'ai appris et tout se passera bien.

– D'accord.

Lui aussi était stressé. C'était en partie la réputation du gymnase qui se jouait ce soir. Si Chiyo sortait victorieuse de ce match, les clients afflueraient à la salle de sport pour recevoir les conseils de celui qui avait transformé une novice en championne en seulement quelques mois. Si elle perdait par contre, Yoshio Gojō serait vu comme un vieux fou tout juste bon à entraîner des lycéens à la sortie des cours.

Aoki fut de retour dans les vestiaires.

– C'est l'heure, dit-il. L'arbitre nous attend.

Chiyo se leva et Wakasa lui tendit ses poings. Elle y cogna les siens.

– Vas-y Chi, lui dit-il, montre-leur de quoi tu es capable.