Bad boy [Wakasa x OC]

94 - Envol

À la fin de la soirée, Chiyo et Wakasa prirent le chemin du retour en moto. Le printemps avait commencé à pointer le bout de son nez à Tokyo et les cerisiers en fleurs bordaient les rues comme d'énormes barbes à papa qui perdaient des flocons sucrés à chaque coup de vent.

Assise à l'arrière, Chiyo était perplexe. Depuis qu'elle leur avait parlé de son idée d'association, Wakasa n'avait plus ouvert la bouche.

Si ça se trouve, se dit-elle, il n'avait pas envie que je le propose à Benkei...

Elle posa sa joue contre son dos. Elle aurait aimé lui demander à quoi il pensait, mais elle craignait de voir la situation empirer.

Finalement ils arrivèrent au pied du petit immeuble de trois étages où ils vivaient désormais tous les deux et Chiyo mit pied à terre.

Quelques semaines après le repas avec ses parents, Chiyo lui avait demandé s'il serait d'accord pour qu'ils emménagent ensemble et Wakasa s'était montré excessivement ravi qu'elle lui en parle, comme s'il n'avait attendu que cela. En l'espace de seulement quelques jours, il lui avait fait une place dans son appartement, repoussant ses affaires dans son placard et dégageant une partie de la salle de bain pour elle.

C'était toujours étrange pour Chiyo de rester là désormais le soir, mais elle s'y faisait petit à petit.

Tandis qu'ils se dirigeaient vers la porte d'entrée, Chiyo lui attrapa la main et elle le retint.

– Tu ne voudrais pas me dire ce qui te contrarie ? Lui dit-elle. Je vois bien que quelque chose te dérange, mais je n'arrive pas à savoir quoi...

Après la soirée qu'elle avait passée à discuter en tête-à-tête avec sa mère, Chiyo avait pris la décision de dire plus souvent ce qu'elle pensait.

Puisque je suis à côté de la plaque la plupart du temps, le meilleur moyen de ne pas me tromper, c'est encore de demander.

– Est-ce que... Commença-t-elle. C'est à cause de Benkei ? Tu ne voulais pas que je lui propose de s'associer avec nous ? Tu aurais préféré que je ne dise rien... ?

Wakasa revint vers elle avec un soupir las. Il la prit dans ses bras.

– Bien sûr que non Chi, dit-il. Je suis très content que tu aies demandé à Benkei de s'associer avec nous. Tu l'as vraiment tiré des ennuis avec ton idée.

Chiyo enfouit le nez contre sa poitrine et elle passa à son tour ses bras autour de sa taille.

– Alors c'est quoi le problème ? Dit-elle.

Au-dessus d'eux, un souffle de brise agita les frondaisons des arbres et les pétales se mirent à pleuvoir sur eux comme une neige rose. Wakasa reprit.

– Pourquoi tu ne m'as pas dit que c'était dur pour toi Chi ? Dit-il. Moi, je te laissais faire, persuadé que c'était ce que tu voulais. Je voyais bien que c'était compliqué, mais je pensais que ça allait. J'avais pas idée que tu en bavais autant.

Chiyo resta une seconde silencieuse contre son torse.

– Tu es contrarié parce que je ne t'ai pas dit que ça n'allait pas ? Murmura-t-elle.

Il la serra plus fort en réponse.

– Évidemment Chi, dit-il. Je suis désolé, j'aurais dû m'en apercevoir, je suis un idiot.

– Ne t'excuse pas, dit-elle. C'est moi qui aurais dû te demander ton aide. J'ai essayé de tout faire toute seule, ça n'était pas une bonne idée.

Elle l'entendit rire au-dessus d'elle.

– On est deux beaux idiots, dit-il.

Elle rit à son tour.