Bad boy [Wakasa x OC]

96 - ... puis voler en éclats

NDA : Cette histoire touche à sa fin, il ne reste qu'une dizaine de chapitres, vous vous en doutez certains ne seront pas drôles... C'est rien, c'est Tokyo Revengers.

Les jours suivants leur donnèrent l'impression de vivre dans un cauchemar éveillé. Wakasa, Chiyo et Benkei n'ouvraient plus la bouche que lorsque c'était indispensable et une ambiance pesante envahit le club. Aucun d'eux ne pouvait rien y faire. La douleur était encore trop présente.

Le plus sombre des trois restait tout de même Wakasa.

Depuis les funérailles de Shin, il gardait la tête basse et les yeux perpétuellement écarquillés, comme s'il était trop abruti par le choc pour réagir. Chiyo tenta d'aller vers lui à une ou deux reprises, mais elle n'obtint aucune réaction et elle finit par renoncer.

Ça ira avec le temps, se disait-elle en se remettant au travail. Il nous faut juste du temps. C'est normal d'être bouleversés.

Les journées succédèrent les unes aux autres, mais l'état de Wakasa ne s'améliorait pas. Au contraire, il semblait devenir de plus en plus sombre. Même Benkei n'arrivait plus à lui tirer plus de quelques mots.

– Il est au fond du gouffre, dit un jour Benkei.

Chiyo et lui s'étaient installés sur le banc qui était autrefois celui du vieux pour faire les comptes de la salle. Elle n'avait pas besoin de lever les yeux pour savoir qu'il regardait Waka qui était en train de coacher un boxeur à quelques pas de là, le visage vide.

– Je sais, répondit-elle. Si seulement je savais comment l'aider...

Elle serra férocement son crayon. Cette impuissance lui était insupportable. Wakasa sombrait peu à peu sous ses yeux sans qu'elle puisse rien y faire.

Il y a sûrement quelque chose que je peux faire... mais quoi ?

Elle avait beau retourner cette question dans sa tête, elle ne trouvait pas de réponse.

Benkei reprit.

– Et si je l'emmenais faire un tour en moto ? Dit-il. Ça lui a toujours fait du bien de rouler.

Chiyo releva les yeux.

– Oui, dit-elle, c'est une bonne idée. Prenez un jour de congé tous les deux, allez faire un tour, je m'occuperai de la salle pendant ce temps.

– Et toi ? Lui demanda-t-il.

Chiyo jeta un œil vers la silhouette de Wakasa, debout sur le ring.

– Moi, ça va, dit-elle. C'est lui qui m'inquiète.

Benkei la regarda en silence.

– Comment ça va vous deux ? Dit-il enfin.

Chiyo soupira.

– Il n'y a plus de nous deux en ce moment, reconnut-elle. Il ne m'a pratiquement pas adressé la parole depuis des jours. Tout ce qu'il fait, c'est dormir. Et regarder dans le vide.

– Je vois.

Benkei ne s'était pas imaginé que ça allait aussi mal.

– Je lui proposerai d'aller faire une virée ensemble ce week-end, dit-il, on tâchera de ne pas s'absenter trop longtemps.

Chiyo se contenta de hocher la tête.

– Oui, s'il te plaît, fais ça... Souffla-t-elle. J'espère que ça lui fera du bien.

Elle aura donné n'importe quoi en cet instant pour voir Wakasa sourire, même une seule seconde.

Deux jours plus tard, avant que Benkei ait eu le temps de lui parler de son idée, Wakasa craqua.