86 - Triste fin

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L'été n'était pas encore arrivé sur la capitale, mais la chaleur faisait déjà des ravages dans la ville. Partout, l'air conditionné avait commencé à fonctionner à plein régime, sauf au club Gojō qui n'en disposait pas.

Debout sur le ring, Chiyo tenait le lourd bouclier de frappe pour l'entraînement d'un des boxeurs.

Elle avait pris soin de mettre son attelle avant les exercices. Elle savait mieux que personne à quel point ces garçons pouvaient frapper fort. Le reste du temps elle arrivait désormais à s'en passer, même si le simple fait de la voir lui rappelait toujours des mauvais souvenirs.

Elle s'arc-bouta pour ne pas être envoyée dans les cordes sous l'impact du dernier uppercut.

– Mets plus de poids sur ta jambe d'appui ! Dit-elle. Oui ! Voilà ! Comme ça ! Ne te laisse pas déséquilibrer par ton propre coup !

Quinze minutes plus tard, le boxeur retira ses gants d'entraînement et il rejoignit le coin du ring pour reprendre son souffle et boire. Chiyo l'imita.

– Quelle chaleur, dit-il, je vais crever !

– Ne m'en parle pas, répondit-elle.

Elle reposa sa bouteille et attrapa sa serviette. Tout en s'essuyant le visage, Chiyo jeta un œil autour d'elle. Le sol du club était maculé de traces de sueur. Elle allait avoir du boulot pour tout nettoyer.

Avant d'être employée ici, Chiyo ne s'était pas rendue compte de la charge de travail que représentait une salle de sport comme celle-ci. Entre le nettoyage, le rangement, le coaching, elle avait des journées bien remplies.

Comment est-ce que le vieux faisait tout seul ?

Chiyo connaissait la réponse. La plupart des adhérents étaient jusqu'alors des amis de l'entraîneur et beaucoup lui venaient en aide après leur entraînement, rangeant et passant un coup de balai à la fin de la journée. Elle l'avait fait elle aussi en son temps, ça lui paraissait normal alors. Maintenant, elle comprenait mieux à quel point c'était ces petits gestes qui avaient permis à la salle d'exister.

Toutefois avec le succès que connaissait le club Gojō depuis quelque mois, ça n'était plus suffisant et il aurait fallu embaucher au moins une personne, voire deux personnes de plus. Mais Chiyo savait que le vieil homme n'avait pas les moyens.

Peut-être plus tard, si les clients continuent à affluer...

La porte s'ouvrit et Chiyo vit Wakasa entrer, accompagné d'un jeune garçon avec une imposante cicatrice sur le visage.

Waka la rejoignit en deux pas.

– Salut Chi ! Dit-il. Tu as vu ? J'amène un nouveau client ! Il veut devenir plus fort pour entrer dans le Black Dragon !

Inupi vint saluer Chiyo et elle le salua en retour.

Il avait l'air poli, tant mieux. Chiyo était toujours inquiète quand Waka ou Benkei lui ramenaient des membres de gangs ou des garçons qui voulaient suivre leurs traces. Elle craignait toujours de tomber sur des voyous qui allaient lui attirer des problèmes.

– Ah oui ? C'est super ! Dit-elle. Comment tu t'appelles ?

Tandis que Chiyo discutait avec Inupi, Wakasa jeta un coup d'œil autour de lui.

– Le vieux n'est pas là ? S'étonna-t-il un instant plus tard.

Habituellement Yoshio Gojō ne décollait pas de son banc de la journée, c'était presque comme s'il faisait partie des meubles, ça n'était pas courant de ne pas le voir à sa place.

– Non, répondit Chiyo, il est parti il y a une heure ou deux, il a dit qu'il avait une course à faire. Il m'a même laissé les clés pour fermer au cas où il ne serait pas revenu à temps.

Bad boy [Wakasa x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant