Bad boy [Wakasa x OC]

100 - B1

Même si Wakasa lui avait promis de faire vite, il y avait un point sur lequel il ne se trompait pas : monter un nouveau gang, et surtout un gang de taille à écraser une organisation criminelle comme le Kanto Manji Kai de Manjirō Sano, ça n'avait rien de simple.

La première étape consistait à rassembler des membres et des fonds. Grâce à une idée de Takeomi ils purent faire les deux en un seul coup. Ce fut lui en effet qui suggéra la création du B1. Une arène clandestine dans laquelle se mesuraient les combattants les plus forts de la capitale. Les gens aisés se mirent à placer des paris sur les combats à l'aide d'un système de moniteurs et l'argent commença à affluer.

– Ça n'est pas suffisant, dit Takeomi alors qu'ils réfléchissaient à un moyen de faire grandir le gang plus vite. À ce rythme, il nous faudra des années pour atteindre le niveau du Kanto Manji Kai. Si l'on veut récupérer Mikey, il va falloir se salir les mains.

– À quoi est-ce que tu penses ? Lui demanda sa sœur.

Tous les quatre se réunissaient désormais le plus souvent dans les sous-sols du bâtiment qui abritait le B1, au cœur de Shinjuku. Senju s'était allongée sur le canapé, dans le bureau de son frère, les pieds sur l'accoudoir et les yeux au plafond. Waka et Benkei étaient restés adossés au mur.

– Nous recevons de plus en plus de demandes de protections ou d'escortes, lui dit Takeomi. Ce genre de contrats rapporte gros si on sait choisir ses clients.

Senju bascula la tête en arrière pour regarder son frère, assis à son bureau.

– Tu parles comme un yakuza, lui dit-elle.

– Peut-être parce que si l'on veut réussir, répondit Takeomi, il va falloir en passer par les mêmes méthodes qu'eux.

Senju ramena les yeux sur le plafond.

– D'accord, dit-elle finalement. Fais comme tu le sens, je te fais confiance.

Wakasa et Benkei se retrouvèrent dehors à la fin de la réunion. La nuit était tombée depuis longtemps, mais les combats faisaient toujours rage à l'intérieur du B1.

Pendant un moment, Wakasa contempla la rue déserte, pensif. Cela faisait plusieurs mois que tous les deux avaient rejoint Senju. Chaque jour, ils alternaient entre leur travail à la salle de sport et les exigences du gang.

Wakasa sortit une sucette de sa poche. Il la déballa et la fourra dans sa bouche.

– Chi ne doit jamais apprendre ce qu'on fait ici, dit-il enfin.

– Je sais, lui répondit Benkei en le rejoignant. Je ne lui dirai rien, t'inquiète.

– Tu crois qu'on a raison de faire ce qu'on fait ? Demanda Wakasa un instant plus tard.

Benkei soupira.

– J'en sais rien, dit-il, mais tu vois une autre solution, toi ?

Waka fronça les sourcils.

– Non, dit-il.

Puis il s'éloigna vers sa moto garée le long du trottoir.