Bad boy [Wakasa x OC]

44 - Va-t'en, je t'en supplie !

Quelques minutes après le départ de Wakasa, Chiyo entendit du bruit dans son dos. Elle se tourna avec le sourire, mais ça n'était pas lui. Trois garçons s'étaient approchés de la cage et ils la regardaient jouer.

– Tu t'y prends mal, lui dit le plus grand des trois. Tu veux que je te montre ?

Chiyo ramena les yeux sur le terrain.

– Non merci, dit-elle.

Loin de se laisser décourager, le garçon la rejoignit.

– Allez, dit-il, fais pas ta coincée. Je joue depuis que je suis gosse, je vais te montrer comment il faut faire.

Il s'approcha et posa les mains sur ses hanches pour la placer correctement. Chiyo le repoussa d'un geste tandis que la balle suivante allait frapper le grillage.

– J'ai dit non, répéta-t-elle.

– Ça va, lui dit-il, arrête un peu. Je les connais les filles comme toi, c'est un non qui veut dire oui ça.

Avant que Chiyo ait eu le temps de répondre, le garçon fut projeté contre la grille et le bras de Wakasa lui écrasa la gorge.

– Elle a dit non, tu es sourd ? Lui dit-il.

Il semblait furieux, Chiyo sursauta, ne l'avait jamais vu comme ça. Les deux autres garçons s'approchèrent, mais un seul regard de Wakasa suffit à les faire reculer hors de la cage.

– C'est bon mec, dit celui qui était toujours immobilisé, je savais pas qu'elle était accompagnée, je me tire.

Waka le relâcha et les trois garçons partirent, le plus grand se massant la gorge avec une grimace. Wakasa s'aperçut alors ce qui venait de se passer, Chiyo était dans son dos et elle avait tout vu.

Merde... Moi qui ne voulais pas lui faire peur...

– Chi... Commença-t-il.

Ce fut elle qui le rejoignit.

– Ça va ? Dit-elle. Tu as l'air furieux. Tu ne devrais pas t'en faire, ce genre de choses arrivent tout le temps quand on est une fille et je sais me défendre, tu te rappelles ?

Il ramena vers elle un regard stupéfait, puis il se souvint qu'elle montait sur des rings régulièrement et qu'elle avait pour partenaires d'entraînements des types largement plus intimidants que ces trois losers.

Elle ajouta avec un sourire :

– Mais c'est gentil d'être intervenu. C'était... galant.

Elle ne semblait absolument pas déstabilisée par la situation et Wakasa se sentit étrangement déboussolé.

Cette fille est faite pour moi.

La pensée qui venait de le traverser faillit le faire rougir comme une gamine, mais il ne lui fallut qu'une seconde pour réaliser qu'elle était parfaitement vraie. Il ne trouverait jamais de fille qui lui convienne mieux que Chiyo.

Il la prit par la main pour masquer son trouble et il la ramena sur le terrain où la machine continuait à leur envoyer imperturbablement ses balles.

– Allez, dit-il, on y retourne. C'est moi qui vais t'apprendre. Je n'ai pas besoin de ce branleur.

Il la retourna, plaça les mains sur ses hanches comme l'avait fait l'autre garçon un peu plus tôt, avant de prendre ses mains dans les siennes pour placer la batte à la hauteur de leurs épaules.

En face, la machine grésilla et la balle jaillit. Mais aucun d'eux ne bougea. Wakasa s'était rendu compte que Chiyo tremblait de tous ses membres. Il laissa retomber ses bras et fit un pas en arrière. Elle avait les joues rouges et le souffle court vit-il.