Chapitre 9

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Il choisit l'arrière du canapé, s'y glissa et attendit, en retenant son souffle, l'arrivée de la chose. Immobile, il tendit l'oreille. Les pas venaient de l'étage. Il entendait la chose aller d'une pièce à l'autre, en faisant claquer les portes avec violence, à la recherche des cris qu'elle avait sûrement entendus. La créature se déplaçait avec fureur et, ne trouvant pas l'origine des cris, semblait grogner de frustration. Jimmy restait blotti derrière le canapé, priant silencieusement pour que la bête ne descende pas les marches. Après un moment, le silence revint dans la maison. Jimmy osa jeter un coup d'œil à la porte du salon et vit qu'elle était restée entrouverte. Il avait oublié de la refermer derrière lui. Il écouta attentivement mais plus rien ne bougeait. Apparemment, la chose était partie dans une autre partie de la maison. Jimmy sortit lentement de sa cachette et vit la porte donnant sur le jardin. Il devait sortir d'ici avant que cette entité ne revienne. Il se dirigea doucement vers la porte et souleva légèrement le rideau pour regarder dehors.

Ce qu'il vit le sidéra. Ce n'était pas possible ! Comment cela pouvait-il exister ? Non, ça devait être la peur ! Pour se convaincre que ses yeux le trompaient, il ouvrit la porte et s'accrocha à la poignée de toutes ses forces. Il essaya de poser un pied là où le sol aurait dû se trouver mais ne rencontra que le vide. Il rentra vite son pied et ferma la porte, le dos contre le bois glacé, la poignée appuyée entre ses omoplates. Non, c'était de la folie ! Pour se persuader qu'il ne rêvait pas, Jimmy se pinça fort le bras et regarda de nouveau à l'extérieur. Mais le décor ne changea pas. Car il n'y avait rien dehors, sauf le néant. La maison semblait flotter dans un vide absolu. Derrière cette porte ne régnait que l'obscurité. Jimmy sentit son visage se crisper et un profond désespoir l'envahir. Il se laissa glisser le long de la porte et les larmes se mirent à couler sur son visage. Il sanglota ainsi pendant quelques minutes. Soudain, il sentit une main se poser sur son épaule. Dans un énorme sursaut, il tomba sur le dos, pris de panique. Il s'aperçut que ce n'était qu'Antonio. Soulagé, il se calma un peu et tendit le bras vers la fenêtre. - Vous pouvez m'expliquer ? demanda-t-il au vieil homme. Antonio regarda à l'extérieur mais ne répondit pas. Il n'avait pas l'air de savoir non plus où il se trouvait. Il regarda de nouveau Jimmy et l'aida à se relever. Une fois debout, Jimmy tenta de reprendre contenance. Il fallait qu'il trouve une sortie. Il demanda à Antonio s'il savait où se trouvait la chose. Le vieil homme lui répondit tristement : - Mes fils ont attiré son attention en faisant du bruit dans leur chambre. Jimmy se sentit mal à l'idée que les jumeaux aient dû subir cette créature pour le sauver. Il ne savait que dire. Il parla donc de sa théorie avec Antonio. Jimmy savait qu'il n'était pas mort. Il le sentait au fond de lui. Il avait été projeté par la créature dans une sorte de monde parallèle. Donc, s'il y avait une entrée, il devait y avoir une sortie, c'était logique. Restait à la trouver. Il demanda à Antonio s'il avait une idée de ce que serait cette sortie. Avec un soupir, Antonio lui indiqua le plafond. Ne comprenant pas, Jimmy lui demanda d'être plus clair. - S'il y a une sortie dans cette maison, elle ne peut se trouver qu'à un seul endroit, lui dit Antonio. Jimmy attendait mais Antonio semblait figé. Il prit le vieil homme par le bras et celui-ci sembla revenir à lui-même. Il regarda Jimmy avec des yeux flous et semblait ne pas se rappeler qui il était. Jimmy lui demanda comment il allait et Antonio lui répondit qu'il se sentait bien. Quand Jimmy lui redemanda la sortie, Antonio le regarda d'un air effrayé et lui indiqua de nouveau le plafond. - Si vous voulez sortir d'ici, vous devrez aller là où tout a commencé. Là se trouve le portail qui vous ramènera dans votre monde. Mais pour cela, il va falloir éviter de croiser cette chose. Et j'ai bien peur que cela soit impossible. Il nous retrouve toujours. Les yeux de Jimmy s'écarquillèrent quand il comprit où se trouvait son salut. Il allait devoir affronter cette chose ou périr dans ses murs. Une fois de plus, Jimmy ressentit un désespoir immense. Et surtout, il avait peur. Très peur. Il tenta de rappeler Mark qui décrocha tout de suite. Jimmy essaya de lui parler mais Mark ne semblait pas comprendre ce que Jimmy lui disait. Jimmy se tut. Il raccrocha et essaya d'envoyer un message. Il écrivit un mot et l'envoya. Le message fut transmis puis le portable s'éteignit. Il n'avait plus de batterie. Jimmy mit son téléphone dans sa poche et commença à discuter stratégie avec Antonio. Ils devaient sortir d'ici. Tous.

La prison de verre - Derrière Le MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant