Mark et Jean échangèrent un regard inquiet lorsque le corps de Sylvia retomba sur le lit, sans vie. Michael restait collé à elle et murmurait son nom. Même le Père Rosso avait cessé ses prières. Il s'avança prudemment vers Sylvia et lui apposa le crucifix sur le front mais elle ne broncha pas. Jean et Mark interrogèrent le prêtre du regard. –Que se passe-t-il, mon père ? interrogea Mark. Le prêtre haussa les épaules, désemparé. Jean s'approcha et essaya de dégager son fils mais celui-ci s'agrippait à elle avec force. Jean n'insista pas et demanda à Mark de vérifier les signes vitaux de sa femme. Elle avait arraché sa perfusion pendant la lutte. Mark approcha un petit miroir de son visage et poussa un soupir de soulagement quand il se couvrit de buée. Sylvia respirait encore. Il remit la perfusion en place et tenta à son tour d'éloigner Michaël. – Lâche-la, Champion, lui dit-il doucement. Je crois que l'entité est partie. Mais ta mère est épuisée et elle a besoin de repos. Michaël le dévisagea avec méfiance mais finit par lâcher sa mère. Il se redressa lentement et recula du lit. –Vous en pensez quoi, Père Rosso ? Ma mère est-elle libérée de cette chose ? Le père secoua la tête, incertain. C'est alors que Billy intervint. –Cette chose n'est pas un démon. C'est autre chose. Tous se tournèrent vers lui, intrigués. Billy avait allongé Andréa sur le sol et avait glissé un oreiller sous sa tête. Il leur raconta ce qu'Andréa lui avait dit avant de s'évanouir. Mark lui demanda ce qu'elle voulait dire par là. Billy garda le silence un instant mais il avait sa petite idée. Il se tourna vers Jean et lui demanda si l'hôpital psychiatrique où Julio avait été soigné conservait encore les archives papier de tous les patients présents à l'époque de son internement. Jean ne sut pas quoi répondre. Mais Billy leur demanda à tous de descendre pour leur expliquer son hypothèse. Personne ne se fit prier. Après plusieurs heures à affronter cette créature, ils avaient tous besoin d'une pause. Avant de quitter la chambre, Michaël jeta un coup d'œil dans l'armoire mais il n'y vit personne. Il sortit le dernier et, avant de refermer la porte, jeta un dernier regard à sa mère, le cœur serré, se demandant si elle allait s'en sortir. Ils descendirent tous au salon, Mark aidant Billy à porter Andréa sur le canapé. Celle-ci commençait à reprendre ses esprits et Mark fit du café pour tout le monde. Andréa prit la tasse d'une main tremblante. Tout le monde but en silence, lui laissant le temps de récupérer. Quand sa tasse fut à moitié vide, Billy vint s'asseoir à côté d'elle et Andréa prit la parole. –Ce qui hante ces lieux n'est pas un démon. Il en prend l'apparence mais c'est uniquement pour terroriser ses victimes. Je ne sais pas ce que c'est exactement mais je sais, ou plutôt je sens que cette chose n'était pas ainsi à l'origine. Je pense que Billy et Mark devraient aller se renseigner sur l'hospitalisation de Julio lorsqu'il a été interné. Je crois que tout a commencé avant son accident. –Avant? S'étonna Mark. Mais que voulez-vous dire par là? Andréa réfléchit un instant. –Les archives. Je ne sais pas pourquoi mais je crois que vous devriez fouiller les archives des patients qui ont été hospitalisés dans cet hôpital, vous trouverez quelque chose d'intéressant. Je sens qu'il y a un lien. Billy acquiesça. Il avait pensé la même chose qu'Andréa. Si quelque chose s'était accroché à Julio avant sa chute, ça avait peut-être commencé bien avant son hospitalisation. Il regarda Jean et lui dit : -Nous allons avoir besoin de vous pour ça. Seul un proche parent peut consulter les archives d'un patient. Vous devrez faire diversion pendant que Mark et moi fouillerons de notre côté si nous trouvons quelque chose d'anormal. Jean ne voyait pas comment de vieilles archives poussiéreuses pourraient aider sa femme mais il n'avait plus d'autre piste. Il accepta donc et appela le service des archives de l'hôpital psychiatrique de Manage pour prendre rendez-vous. Quand il raccrocha, il informa ses compagnons d'infortune que les archives n'ouvraient que le lendemain à partir de neuf heures du matin. Billy proposa donc de préparer le dîner et de profiter de quelques heures de sommeil. Personne ne protesta. Tous étaient épuisés et affamés. Billy se mit donc aux fourneaux et Jean en profita pour se rapprocher de Michaël. Celui-ci était livide et ses yeux semblaient perdus dans le vide. Jean ne savait pas quoi lui dire. Il prit son fils dans ses bras et le serra très fort. Michaël était anéanti. –Tu devrais peut-être aller quelques temps chez ton ami Mario, lui suggéra Jean à son fils. Je ne veux pas te faire subir plus que tu n'en as déjà subi. Et je pense qu'il serait mieux de t'éloigner de cette chose le temps que nous trouvions une solution. Michaël avait le regard vague et ne semblait pas écouter mais Jean attribua son silence à l'épuisement. Le repas prêt, ils mangèrent tous dans le calme puis Jean emmena Michaël chez Salvatore. Il frappa à la porte et celle-ci s'ouvrit immédiatement. – Bonsoir Salvatore. Pourrais-tu accueillir mon fils pour quelques jours ? C'est... Salvatore ne laissa pas Jean terminer sa phrase. –Tu n'as pas à te justifier, l'ami. Vous serez toujours les bienvenus chez nous. Viens, Michaël. Je vais demander à ma femme de t'installer dans la chambre de Mario. Michaël regarda son père et celui-ci lui fit signe de rentrer. Salvatore posa une main rassurante sur l'épaule de Michaël et celui-ci sembla se détendre un peu. Jean remercia son voisin et souhaita bonne nuit à son fils, lui promettant de le tenir au courant des événements. Quand il regagna la maison, Mark l'attendait sur le pas de la porte. Jean le regarda un instant paniqué mais Mark le rassura. Tout était calme dans la maison. La créature avait apparemment elle aussi besoin de repos. Cependant, Mark observait la porte des voisins d'un air inquiet. Jean lui demanda ce qui le tracassait ; Mark hésita un instant puis secoua la tête et lui répondit qu'il était simplement inquiet des conséquences que toutes ces choses auraient sur Michaël. Jean aussi était inquiet mais pour le moment il devait se concentrer sur leur mission. Ils allèrent donc se coucher.
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La prison de verre - Derrière Le Miroir
TerrorMichaël Blanchart, adolescent français doit quitter la France avec sa famille pour vivre en Belgique dans un petit village reculé de la région binchoise. Dès son arrivée dans la maison de son grand-père, une sinistre maison de corons, des phénomènes...