Chapitre 31

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Jeanraccrocha le téléphone, déçu. L'agent de police lui avait dit que Michaël étaittoujours introuvable et que les pistes étaient minces. Il sentit le regarddésespéré de Sylvia sur lui. Il alla la prendre dans ses bras. Elle se blottitcontre lui et se dirigea vers la cuisine. Ils étaient tous épuisés et Sylviaessaya de se changer les idées en leur préparant un bon repas. Elle n'arrivaitpas à croire ce qu'elle avait appris sur l'entité qui les tourmentait. Commentun fantôme pouvait-il s'acharner ainsi sur les vivants ? Elle avait grandi dansla foi catholique et ce qu'elle avait appris au catéchisme ne l'avait paspréparée à de telles horreurs. Pour Sylvia, quand on mourait, on allait soit auParadis, soit en Enfer. Il y avait bien le purgatoire, mais c'était juste uneétape pour accomplir une dernière volonté, une dernière mission. Elle n'avaitjamais entendu parler d'une âme humaine capable de revenir posséder lesvivants. Perdue dans ses pensées, elle se concentra sur la préparation deslégumes. Elle fit des boulettes de viande et une potée de poireaux. L'odeur durepas attira Billy dans la cuisine. Il proposa son aide à Sylvia, qui luiconfia les assiettes. Billy les apporta à table et tout le monde s'installapour manger. Ils mangèrent en silence, appréciant le repas, mais sans oublierles révélations récentes. Quand ils eurent fini, Mark et Antoine débarrassèrentla table et les autres allèrent dans le salon. Ils étaient fatigués mais tropangoissés pour dormir. C'est alors qu'ils entendirent un hurlement sinistrerésonner dans les murs. Mark, qui essuyait la vaisselle, lâcha l'assiette qu'iltenait. Il se tourna vers les autres et vit qu'ils étaient tous figés par cecri glacial. D'où venait-il ? se demanda Mark en avançant vers le salon. Jean,Philippe et Billy s'étaient levés et scrutaient les alentours. Jimmy restaitimmobile. Il regarda vers le couloir et murmura : - On dirait que le docteurFrankenstein est de retour. Mark suivit son regard. Il se souvint de la grilled'aération extérieure de la cave. Il regarda Jimmy et comprit qu'il pensait àla même chose que lui. Mark, suivi de Billy et de Jean, se dirigea vers laporte cachée sous l'escalier. Il colla son oreille à la porte et écouta. Il n'yavait aucun bruit qui venait du sous-sol. Pourtant, l'atmosphère avait changé.L'air était lourd de tension. Il se tourna vers Billy et celui-ci s'approcha dela porte. Il posa ses mains dessus et sembla entrer en transe. Un instant plustard, il rouvrit les yeux et soupira. - Je crois que Jimmy a raison, dit-il.L'entité est de retour. Mais c'est bizarre. J'ai l'impression qu'elle n'est passeule. Je ne sais pas comment l'expliquer mais je ressens de la détresse, de lapeur et de la haine pure en même temps. C'est perturbant. Mark réfléchit uninstant. Jean lui demanda ce qu'il se passait. - Eh bien, je pense qu'il esttemps de visiter votre cave, Jean. Je crois que nous avons de la visite. Jeanle regarda sans comprendre. Puis son regard se posa sur la porte de la cave etil réalisa ce que Mark voulait faire. Il alla dans le salon et demanda à Sylviade rester avec Antoine, Philippe et Jimmy. Il prit le crucifix qui était sur latable basse et rejoignit Mark et Billy. La main sur la poignée, Mark attenditle signal de Billy. Celui-ci acquiesça et Mark ouvrit doucement la porte.L'escalier était plongé dans l'obscurité. Mark chercha un interrupteur. Il letrouva et appuya dessus, mais rien ne se passa. L'ampoule devait être grillée.Il sortit son GSM et alluma la lampe torche. Il vit des marches en pierre couvertesde poussière. Le sous-sol semblait profond. Les marches tournaient sur ladroite, formant un angle mort. - Je n'aime pas ça, murmura-t-il. Billy haussales épaules et le dépassa. Ils descendirent prudemment les escaliers etarrivèrent dans une pièce sombre qui sentait l'humidité et la putréfaction.Jean et Mark regardèrent autour d'eux, tandis que Billy avançait dans la pièce.Soudain, Billy aperçut un mouvement furtif du coin de l'œil. Il dirigea salumière vers le coin de la pièce, mais il n'y avait que de vieux panneauxvitrés et une chaîne accrochée au mur. Sur le sol, il reconnut le pentagrammeque Jimmy avait dessiné dans l'autre monde. Billy tira doucement le rideau develours. Mark et Jean l'avaient rejoint. Ils virent avec horreur la table d'autopsieet l'autel nauséabond au fond de la pièce. Billy s'approcha de l'autel etregarda le miroir. - Voilà le portail, dit-il à Mark. Je peux sentir sonattraction sur moi. J'ai presque l'impression qu'il m'appelle. Mark ne réponditpas. Il ne ressentait pas la même chose que Billy, mais ce miroir luidéplaisait fortement. Une sensation de malaise s'en dégageait et Mark voulaitjuste fouiller la cave et sortir au plus vite de cet endroit. Il allaits'éloigner du miroir quand il sentit une présence derrière lui. Il se retournaet vit Michaël. Le jeune homme était allongé dans un recoin et semblaitinconscient. Mark appela Jean et Billy. Les deux hommes s'approchèrent, maisquand Jean vit que c'était son fils, il se précipita sur lui et le secoua parles épaules. Michaël ne réagissait pas aux secousses. Ne sachant pas quoifaire, Jean se tourna vers Billy, mais celui-ci regardait avec effroi derrièreJean. Jean se retourna brusquement et sentit une brûlure aux mains. Il regardason fils, mais le visage qui le fixait n'était plus celui de Michaël. Sonvisage était devenu celui d'un prédateur. L'œil noir et le sourire narquois, lachose le regardait d'un air amusé. - Alors, Champion ? On ne dit pas bonjour àson fiston ? Jean recula, terrifié. L'entité se redressa et les toisa d'unregard triomphant

La prison de verre - Derrière Le MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant