Le document suivant était une revue de presse qui relatait le procès du docteur Phillips et sa tentative de fuite lors de son transfert.
e document suivant était une revue de presse qui Le docteur Phillips venait d'être condamné à la prison à vie pour des crimes abominables. Il n'avait pas prononcé un mot pendant son procès, malgré les questions insistantes du juge et des avocats. Il s'était contenté de les toiser d'un regard mauvais et de leur adresser un sourire carnassier qui glaçait le sang des familles des victimes présentes dans la salle. Personne ne sut jamais ce qui l'avait poussé à commettre ces atrocités, ni ce qu'il faisait avec les cadavres, les accessoires et l'autel macabre retrouvés chez lui. Le seul rescapé de son enfer avait été incapable de témoigner, tant il était traumatisé.
Le docteur Phillips fut escorté par des policiers jusqu'à un fourgon blindé qui devait le conduire à la prison de Mons, dotée d'une aile psychiatrique. Il était entravé par des menottes aux poignets et aux chevilles, reliées par une chaîne. A l'arrière du fourgon, il fut attaché à un piston au sol par une autre chaîne. Deux gendarmes armés surveillaient l'arrière du véhicule. Mais quand ils arrivèrent à destination, ils eurent la stupeur de constater que le prisonnier avait disparu. Ils alertèrent aussitôt le poste central et des patrouilles se mirent à sa recherche.
Après plusieurs heures d'investigation, une patrouille qui était restée dans le quartier du docteur Phillips vit un homme s'approcher de sa maison. Il portait une tenue de l'asile de Manage et avait encore des morceaux de chaîne aux poignets et aux chevilles. C'était le fugitif. Les gendarmes se lancèrent à sa poursuite. Le docteur Phillips tentait de pénétrer dans sa cave par la grille d'aération, n'ayant plus les clés de sa porte d'entrée. Un gendarme le rattrapa et le mit en joue, mais il ne s'arrêta pas. Il était déjà à moitié passé par la grille quand le gendarme lui tira dessus plusieurs fois. Le docteur s'écroula dans la cave et le gendarme le suivit.
Avec sa radio, il appela du renfort et entra dans la cave, son arme braquée sur le fugitif. Celui-ci gisait au milieu de la pièce où les corps mutilés avaient été découverts. Il respirait faiblement. Mais soudain, il se mit à ramper vers l'autel sacrificiel et tendit le bras vers le miroir qui trônait au-dessus. Il murmura quelques mots incompréhensibles et le miroir se mit à briller d'une lueur bleutée. Le gendarme n'en revenait pas. Il sentit une vague de terreur l'envahir, mais il resta sur ses gardes. Il ordonna une dernière fois au docteur de ne plus bouger. Mais à cet instant, la lueur du miroir s'éteignit et le docteur cessa de respirer. Ses yeux vitreux fixaient le néant, un sourire énigmatique sur les lèvres.
Les renforts arrivèrent et trouvèrent le policier assis par terre, comme pétrifié. Ils jetèrent un coup d'œil par la grille d'aération et virent le corps du docteur Phillips. Il était mort. Le corps du docteur Phillips fut transporté à l'institut médico-légal de Bruxelles pour y être autopsié. Le médecin légiste constata que les balles avaient été fatales, mais il remarqua aussi une étrange brûlure au visage. On aurait dit que le docteur avait été aspergé d'un acide corrosif. Mais aucune trace de substance chimique ne fut détectée sur le cadavre, et comme l'affaire était close avec la mort du criminel, on n'approfondit pas la question. Le corps du docteur fut rendu à son père, qui le fit incinérer et déposa ses cendres dans l'église du village, sous l'œil vigilant de l'évêque.
Le père du docteur ne se remit jamais du choc de découvrir les atrocités commises par son fils. Il se sentait coupable et honteux, et il sombra dans la dépression. Il mourut quelques années plus tard, laissant un testament inattendu. Il avait légué une partie de sa fortune aux familles des victimes de son fils, comme un geste de repentir et de compassion. Les familles, bien que toujours endeuillées, acceptèrent cet héritage et y virent une forme de justice. La maison et le cabinet du docteur Phillips furent démolis et il n'en resta que les ruines.
Markouvrit le dernier dossier, qui contenait les plans du quartier où le docteurPhillips avait installé son cabinet médical. Il les examina attentivement etécarquilla les yeux. Il se précipita sur les plans régionaux de la ville deBinche et chercha la rue où il se trouvait actuellement. Il eut soudain uneillumination et comprit le lien entre tous les événements. Il poursuivit sesrecherches et trouva confirmation de son intuition. Dans les archives de laville, il découvrit un article de presse datant de l'époque où des maisons decorons avaient été construites pour accueillir les familles d'immigrés italiensqui travaillaient à la mine. Sur les photos, on voyait encore des entrepôts àla place des maisons. Mark zooma sur l'une d'elles et lut l'inscription sur lafaçade : "Société Phillips". Il se laissa tomber sur sa chaise, stupéfait.C'était ça ! C'était la raison de tout ce qui arrivait à cette malheureusefamille ! Il sentit les regards curieux du reste de l'équipe et du couple surlui. Mark se tourna vers eux et leur résuma l'histoire du docteur Phillips.Quand il arriva à la partie où le docteur était mort et sa maison démolie, illeur montra les plans d'urbanisme. On y voyait la maison du docteur et les maisonsde mineurs qui avaient été construites ensuite. Le couple ne semblait passaisir le sens de ces plans. Mais Billy et Jimmy avaient deviné. - C'est ici,n'est-ce pas ? demanda Jimmy. C'est pour ça qu'il connaît la maison comme sapoche ? Mark acquiesça d'un signe de tête. - Mais bon sang, s'exclama Jean.Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qui se passe ? C'est Billy qui lui répondit. -C'est pourtant clair, Jean. Votre maison a été édifiée sur les ruines ducabinet du docteur Phillips. Votre maison repose sur un sol maudit
VOUS LISEZ
La prison de verre - Derrière Le Miroir
HororMichaël Blanchart, adolescent français doit quitter la France avec sa famille pour vivre en Belgique dans un petit village reculé de la région binchoise. Dès son arrivée dans la maison de son grand-père, une sinistre maison de corons, des phénomènes...