Chapitre 1

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Coucou
Merci à GroupedeCoveristes pour ce superbe cover.
♥️♥️♥️
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Réveillée par le bruit d'une porte qui grince. J'ouvre les yeux , je suis plongée dans le noir. Mes mains et pieds semblent attachés à une chaise. Je suis sonnée, j'ai la tête qui tourne, mon cœur s'accélère.

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Flashback

J'ai quitté tardivement le dernier cours, la route est déserte. Je prends mon temps pour aller rejoindre l'abribus.
Je n'ai personne qui se soucie de moi à la maison, un père en prison, et une mère accro aux drogues dures qui la font planer. J'ai toujours été livré à moi-même, ma mère est plus souvent derrière les barreaux que présente à la maison. J'ai appris à être autonome trop tôt, bien trop tôt.
Une voiture s'arrête à ma hauteur, vitre teintée, il entrouvre sa fenêtre, je ne vois que ses yeux verts. Il me fixe et ne dit rien, la voiture accélère et s'en va.  Je reprends mon souffle, je mets mes écouteurs, mets la musique à fond, et j'attends ce bus qui n'arrive pas.
Quelqu'un m'attrape par-derrière , met un coton sur ma bouche. J'essaye de me débattre, mais il est trop fort. Peu à peu, je perds connaissance.

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De nos jours.

Mes yeux ont du mal à s'adapter à la faible luminosité, la pièce est sombre. Je mets quelques minutes pour refaire les derniers évènements. L'université, la voiture et l'odeur qui s'infiltre dans mes poumons. Je réalise très vite dans quelle situation je suis. Je vais mourir, et personne ne le remarquera. J'essaye de réfléchir à ma présence dans ce lieu, mais rien ne l'y justifie. Je suis discrète, je ne me lie pas aux autres. Qui voudrait sympathiser avec une fille, dont la mère se prostitue pour avoir sa dose.

Je  souhaitais rester dans l'ombre, qu'on ne me remarque pas. J'entends du bruit, j'entends le grincement de la porte, elle  s'ouvre doucement et je ne vois personne . J'entends des pas lents s'approcher, une ombre se tient devant cette porte.  C'est la fin, je vais mourir à dix-neuf ans. Je n'ai rien accompli dans ma vie, j'ai tout fait pour la méprisée. Je suis livrée à moi-même depuis ma naissance. Je ne sais rien faire d'autres que passer d'année en année. J'ai l'impression de vivre une errance en continu.

L'ombre se rapproche, une silhouette apparaît, un homme, il est grand. C'est la seule chose qui me frappe en premier . J'entends sa respiration, il tient un objet à la main, je vais mourir...
Il n'y a pas d'échappatoire, je prie pour ne pas agoniser de longues heures. Je crois que ma vie ne pouvait pas se finir autrement, j'accepte ma situation. Essayer de se débattre, ne fait qu'exciter  ces détraqués. Je serais docile, pour qu'il m'achève le plus rapidement possible. Il ira traquer une autre pauvre victime.

Je sens la mort, elle m'entoure, me comprime la poitrine.  Il ne bouge plus, il m'observe. Il attend que je le supplie, que je pleure... mais je ne le ferais pas. L'ironie voudrait que je pleure, pleure pour cette vie que je n'aurais plus. Que je regrette de ne pas avoir fait mieux, mais rien, il ne se passe rien.

Il continue de s'approcher... se saisit d'une chaise et s'assoit en face de moi. Je lève les yeux... Son visage est caché par un masque noir. Il rabat sa capuche de son sweat. Il fait tout pour ne pas être identifié.  Il me regarde, il ne bouge pas, il essaye de me déstabiliser. Sa respiration est forte.

Sold Up Où les histoires vivent. Découvrez maintenant