Chapitre 18

3.5K 311 12
                                    

Il me raccompagne sans lâcher ma main. Nous roulons vers mon appartement, il roule un peu trop vite, et ça ne rate pas une voiture de police nous arrête. Il est confiant, il garde son sourire rassurant. Quand l'agent saisit sa carte d'identité, pour vérifier son identité, il change de comportement. Il s'est excusé, et lui a rendu ses papiers, je suis troublée. Je comprends que Hayden doit avoir une place importante dans la société.

Nous arrivons devant ma résidence, il m'aide à descendre de la voiture. Je n'espère qu'une chose, qu'il réitère son baiser, mais il ne le fait pas. Je rentre déçue et frustrée par son inaction.
Il me rappelle, mais au téléphone, je n'ai pas pu m'empêcher d'être distante, il s'en aperçoit rapidement.

— Qu'est-ce que tu as?
— Rien, je suis juste fatiguée.
— April, dis-moi ce que tu as ?
— Rien
J'entends les roues de sa voiture grincer.

— Hayden?
— Oui, je suis là.
— Pourquoi tu ne parles pas?
— Je suis fatigué.
— Toi aussi?Il me répond que brièvement.

Au bout de dix minutes au téléphone à entendre sa respiration et quelques réponses courtes, il me dit de descendre.

— Descend. Je suis en bas.
Je suis surprise.

— Quoi, mais pourquoi? Tu as fait demi-tour?
— Oui.

Je sors en pyjama, je ne prends pas le temps de me changer. Maeva me dit de faire attention.
Je descends en t-shirt et short assez court , avec des petits cœurs en motif, je me couvre d'un sweat à capuche.
Il m'attend, il est adossé à sa voiture, je m'approche de lui, il me saisit par la taille pour me ramener à lui.

— Alors d'où te vient ta soudaine fatigue?
— Je ne sais pas.
— April, sois honnête. Je veux que tu me dises tout. Sinon, ça ne fonctionnera pas.

Il va m'abandonner lui aussi, tout le monde finit par m'abandonner, une larme coule.

— Ne pleure pas, je ne voulais pas te brusquer.

Il me prend dans ses bras, il me dit qu'il est désolé. Je me sens bien dans ses bras.  Je prends mon courage pour lui dire pourquoi je suis distante.

— Avant de partir, je pensais que... Enfin voilà...
— Oui, tu pensais que?
— Tu allais m'embrasser et j'ai été déçu.

Il sourit, se mord la lèvre à nouveau et je crois que je craque. Je n'attends pas qu'il le fasse, je le tire vers moi et je me jette sur les lèvres. Il répond à mon baiser, il est doux, patient. Je me laisse emporter par sa douceur. Il se détache de moi.

— Je ne t'ai pas embrassé, car je ne voulais pas te brusquer. Je pensais que tu aimerais prendre ton temps.

— J'apprécie . Est-ce que ça veut dire que toi et moi, on est en couple? Enfin, tu vois, je n'ai jamais eu quelqu'un.
Il sourit.

— Oui princesse, on est ensemble.

Il m'embrasse langoureusement et s'en va pour de bon cette fois.  Je remonte à l'appartement, je me prépare une tisane et souhaite bonne nuit à Maeva. J'attends que ma tasse fumante refroidisse en lisant mes mails. Un appel inconnu, je lâche ma tasse de thé, elle se renverse sur le sol. Je décroche.

— Ril...
— Ethan?
— Oui bébé, c'est moi.
— Qu'est-ce que tu veux?
— Je passais par chez toi, et j'ai vu ta petite scène avec ton prince charmant. Tu te fais baiser par un fils à papa?
— Ma vie ne te regarde plus.
— Ta vie ? Ferme ta gueule putain! Tu es à moi tu piges?
— Non, plus maintenant.
— Ne me pousse à bout . Je vais faire de ta vie un enfer.
— J'y suis déjà.

Je raccroche, je ne veux plus rien entendre de lui. J'ai tourné la page.

Je reste prostrée sur le lit, en état de choc. Maeva doit déjà dormir, je ne veux pas la réveiller. Je cherche le numéro de Hayden dans mon téléphone. Il décroche, la voix enrouée de sommeil.

— Princesse?

Je m'effondre au téléphone, il entend mes larmes, aucun son ne sort de ma bouche.

— April, dis-moi ce qui se passe!

Mais je suis incapable de parler.

— J'arrive. Prépare quelques affaires, je te ramène chez moi. D'accord?
— Oui.

Je prends un sac, j'y mets une tenue. Je porte déjà mon pyjama, j'y ajoute ma trousse de beauté. Au bout de vingt minutes d'attente, il me dit de descendre. Il sort de la voiture quand je franchis le seuil du hall de mon immeuble. Je saute sur lui, il prend dans ses bras, mes larmes s'estompent peu à peu. On prend la route, sur le trajet, je pose ma tête contre la vitre de la portière.  Je finis par m'assoupir.

Sold Up Où les histoires vivent. Découvrez maintenant