Chapitre 22

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Il s'arrête dans un chemin de terre isolé, il vérifie que personne ne nous a suivis. Il respire assez fort, il semble anxieux. Je le fixe de longues secondes en attendant ses explications qui tardent à venir. Il finit par rompre le silence.

— Tu sais qui je suis.
— Oui.
— Tu te demandes pourquoi je te l'ai caché.
— Tu ne me dois aucune explication. Il y a trois semaines, j'aurais eu cette légitimité. Mais aujourd'hui, je ne représente plus rien pour toi.
— On n'a pas officiellement rompu.
— Je n'ai pas besoin de poser de mot sur une rupture, pour comprendre que c'est fini. Et la blonde siliconée a vite pris ma place.
Il rit.

— Siliconée?
— Ça se voit comme le nez sur la figure. Elle doit avoir plus de silicone dans son corps que vingt barbies réunies. Mais bon tant que tu aimes ce genre de plastique.
Il ricane.

— Dis-moi April, tu ne serais pas un peu jalouse?
— Moi non. Je n'ai qu'à claquer des doigts pour avoir quelqu'un à mes pieds.
— J'aimerais bien voir ça.

Je claque des doigts et Hayden se rapproche de moi et me fait un chaste bisou. Ses lèvres sur les miennes ont toujours le même effet sur moi.

— Ah oui en effet, ça marche ton truc.
Je pouffe de rire.

— J'aimerais que tu restes avec moi cette nuit.
Je suis prise au dépourvu.

— Pourquoi ?
— Je veux qu'on apprenne à se connaître.
— Je ne sais plus Hayden.
— Laisse-toi aller princesse.

Je réfléchis quelques secondes en pesant le pour et le contre. Je suis tentée de le suivre, il y a de nombreuses zones d'ombre autour de lui.

— D'accord, mais tu réponds à toutes mes questions?
— Si c'est réciproque.
— D'accord ça me va!

Il démarre la voiture. On reste silencieux tout le trajet du retour. On arrive dans sa villa, il renvoie pour la soirée son major d'homme.
Il me demande ce que je souhaite boire. J'opte pour une tisane, et lui opte pour un verre de vin.

— Tu commences princesse?
— Pourquoi tu m'as caché ton identité?
— Je croyais ne devoir aucune explication?Je risque de rappeler la blonde siliconée.

Je lui mets une petite tape sur l'épaule.

— Aïe...
— Petite nature.
Il rit.

— Sérieusement, je ne voulais pas que tu me vois comme un fils à papa. Je me suis construit seul. J'ai monté ma boite, les premiers temps étaient très difficiles. Et aujourd'hui, elle vaut une petite fortune.

— D'accord, je comprends, excuse acceptée à ton tour.
— Est-ce que tu penses un jour oublier qui tu sais?

Je suis gênée par sa question. Je n'aime pas en parler.

— Tu m'aurais dit ça il y a huit mois, je t'aurais répondu non. Tu avais commencé à me le faire oublier.

Il me fixe un peu abasourdi par ma réponse.

— Ok.
— Tu as eu combien de relations?
— Deux relations sérieuses, le reste n'était que des relations sans lendemain.
— Est-ce que je t'ai donné envie d'aller plus loin avec moi?
— Oui.

Ma franchise le prend de court.

— Est-ce qu'il y a quelque chose que t'aurais aimé changer dans les deux relations ?
— Oui la dernière, j'aurais aimé qu'elle connaisse celui que je suis vraiment.
— Est-ce que je peux t'embrasser?
— Qu.. Quoi?
— C'est une question à laquelle tu dois répondre.
— Oui...

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