Reconstruction

Du mal..

Madi

J'ai qu'une envie à ce moment précis : qu'il se livre.
Qu'il me dise enfin des choses personnelles, ce qui va ou pas, je me doute qu'il y a des mots, des termes qui ne vont pas me plaire, mais il faut en parler.

Madi : alors... j'ai n'ai pas l'impression que je t'ai manquée tu sais.

Mathieu : bah si pourtant. J'ai juste profité avec mes potes mais t'inquiète je n'ai pas fait de bêtises. Dit-il en levant les yeux au ciel.

Madi : Mathieu je ne t'ai pas dit ça pour que tu le prennes mal. J'ai confiance en toi tu sais.

Mathieu :  non, je suis désolé, une meuf qui sort ça à son mec n'a pas confiance en lui. Moi je n'ai pas envie d'une meuf qui me met coup de pression quand j'part en week-end avec mes potes, en soirée ou autres.

Madi : je suis désolé si tu as pensé le contraire. Toi tu me fais confiance ?

Je le vois réfléchir, il prit une clope dans son paquet déjà bien abimé. Il mit au moins 1 minute à me répondre pendant que je le fixais. Le fait qu'il n'est pas répondu instantanément veut tout dire..

Mathieu : non. Ce n'est pas contre toi, mais j'arrive pas. Je pense que je ferais jamais confiance en une meuf réellement.

Une baffe. Je tombe de très haut.

Madi : pardon ? Donc je suis qu'une « meuf » pour toi ? J'ai fait quoi pour que tu n'as pas confiance en moi en gros ?

Mathieu : rien Madi, je n'ai pas vraiment eu le bon exemple.. mes parents ont divorcé, personne ne m'a appris à aimer tu sais.. même si j'ai des sentiments pour toi je le sais, j'ai un problème avec la confiance. Pour moi on me fera du mal tôt ou tard.

Madi : et je t'ai montré une seconde depuis qu'on se connaît que tu pouvais douter de ma sincérité ? Arrête de te baser sur la relation de tes parents, la relation que toi tu peux avoir avec quelqu'un n'a rien à voir avec celle de tes parents. Je pensais que je comptais un minimum à tes yeux.

Les larmes montent. Je suis tellement blessé.
Déjà que j'ai tout perdu, si en plus je perds Mathieu, je n'ai plus vraiment de raison d'avancer.

Madi : je t'aurai volontiers appris à aimer moi. Parce que pour toi le divorce de tes parents te freine pour aimer quelqu'un, mais ce n'est pas comme ça que ça marche Mathieu, tu fais plus de mal qu'autre chose.

Je termine sous ces mots qui sorte de ma bouche avec quelques larmes et une gorge nouée. Je pars avec un goût amer.

————

12h30, le lendemain.

Je n'ai envie de parler à personne. Hier soir je suis partie de chez Lesram assez énervé et en me posant des tonnes de questions. Et autant dire qu'aujourd'hui, au travail les patients ont tous tendance à être désagréable.

Je prends ma pause déjeuner, je n'ai pas faim alors je décide d'aller faire un petit tour vers le canal à côté de mon travail.

En sortant, je vois Ormaz, assis sur le banc devant l'entrée du pôle.

Ormaz : m'en veut pas ma belle, j'ai regardé ton planning pour savoir à quelle heure était ta pause dej.

Madi : tu fais quoi ici Ormaz ?  

Ormaz : je suis venue te parler d'hier soir, sa me tient à coeur.

Je commence à marcher en soufflant. Ormaz me suit.

Ormaz : je suis désolé pour ce que ta dit Mathieu hier, il nous a raconté...
Ne lui en veut pas s'il te plaît. Il s'en veut terriblement.

Madi : c'est une blague ? Il m'a littéralement dit qu'il me fait pas confiance et qu'il me fera limite jamais confiance.

Ormaz : je sais. Il a envie d'apprendre à te faire confiance mais il s'est pas comment faire. Il ne sait pas faire confiance, il s'est pas aimé, c'est pour ça qu'il a l'impression qu'une meuf le laissera tomber un jour ou l'autre.

Madi : oui bah moi je ne suis pas cette meuf. Je suis une meuf qu'il l'aime, qui est littéralement en train de tomber folle amoureuse de lui. Une pauvre conne qui est encore tombé sur trop compliqué.

Ormaz : pourquoi tu lui dis pas tout ça ?

Madi : bah figure toi que je pensais fortement que ça allait être notre sujet de conversation, mais pas du tout.

On se stop devant le canal et je prends une grande inspiration. Ormaz me pris dans ses bras en me disait que ça allait s'arranger.

J'espère qu'il s'en mordra les doigts.