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Une fois face à la voiture, Joan ne perdit pas une seule seconde et s'installa sur la place arrière au milieu, en adressant un sourire moqueur à Aris qui voulait apparemment cette place. Sans se faire prier un seul instant, Minho s'assit à côté d'elle, puis la regarda.

- Attache toi, murmura t il.
- Fais le d'abord, rétorqua t elle.
- Je l'ai fais.

Elle leva les yeux au ciel et se pencha pour attraper la ceinture de sécurité -en restant quelques secondes de trop pour que ce soit accidentel, près de lui-, qu'elle passa au dessus du jeune garçon avant de l'appuyer dans l'ouverture qui lui était destinée.

- Bien sûr, tu l'as fais.

Sans rien répliquer, il attrapa de même la ceinture et fit de même. Une fois que cela fut fait, il lui lança un regard moqueur, qui disparut aussitôt en voyant l'air qu'elle avait. Un visage indescriptible, partagé entre l'embarras et l'envie d'être encore plus proche de lui, qui donnait une très forte envie de l'embrasser. En voyant les sourires entendus de ses camarades, il détourna son regard de sa face, mais elle continua de l'examiner sans se retenir, s'attardant sur ses lèvres, son regard, ses épaules. Jamais un sentiment aussi implacable ne l'avait frappée de manière aussi forte. De temps à autre, Minho repassait ses yeux sur la jeune fille, mais elle ne lâchait pas.

- Va falloir descendre, déclara Jorge en arrêtant la voiture.

Le groupe sortit de la voiture, découvrant alors une fille de bouchon de voiture, alors que le chemin de la montagne montait. Joan n'eut pas le temps d'observer avec attention tout ce qu'il y avait, parce qu'une balle atterrit sur la voiture loin devant elle, mais aussitôt tous eurent le réflexe de se cacher.

Joan garda son regard rivé au loin, inquiète, mais plus rien ne fut tiré.

- Aris ? s'exclama une voix que Joan reconnut aussitôt.

La jeune fille se leva, les yeux rivés sur les deux attaquantes, qui dévoilèrent leur visage.

- Harriet ? Sonya ? répétèrent Aris et Joan, interloqués.

Les quatre anciens blocards se serrèrent dans leur bras.

- Où sont les autres ? demanda Sonya, et Joan baissa les yeux.

Leurs deux amies comprirent aussitôt.

- Vous pouvez baisser vos armes ! hurla Harriet, et les pistolets braqués sur eux disparurent. Venez.

Sans trop attendre, les deux jeunes filles montrèrent le chemin au petit groupe, tout en discutant avec leurs amis.

Arrivés au camp, le chef se montra devant eux.

- Tu les connais ? demanda t il à Harriet.
- Oui, ils sont tous immunisés.

Au même moment, Brenda chuta au sol, et Thomas se pencha vers elle, accompagné par le chef, Vince. Ce dernier eut le réflexe de soulever le pantalon de la jeune fille, dévoilant une morsure.

- Elle est contaminée ! s'écria t il, en la visant avec son pistolet.

Mais la docteure du Bras droit se présenta et proposa de soigner quand même Brenda.

Joan n'insista pas et prit ses affaires, se posant dans un coin, bientôt rejointe par Aris, Harriet et Sonya. Le quatuor discuta longuement, mais la jeune fille les quitta rapidement, en voyant Minho au loin, avec Newt. Elle s'assit  avec eux, avec un sourire.

- On est bien, là. Vous trouvez pas ? soupira Joan d'exaltation
- Si. On est bien, répondit Newt. J'ai faim, faudrait que Thomas se dépêche d'aller voir Teresa pour qu'on puisse manger.

A ces mots, Joan chercha du regard Thomas, qui était à peine cinq mètres.

- Oh, appuya la jeune fille.
- On va marcher, Joan ? proposa Minho, avec un rictus.

Elle l'examina, hocha la tête et se releva.

- Allons-y !

Son ami fit de même, puis se dirigea dans un endroit un peu plus reculé.

- Tu as envie de faire quoi, maintenant ? demanda Joan, avec un rictus.
- Plein de choses, sourit il malicieusement. Tu devais me dire quelque chose, tu t'en rappelles ?

Elle se remémora l'instant où elle avait prononcé ces mots, et pouffa.

- Ne t'attends pas à grand chose, répondit elle avec un rire. C'était une blague -et vu mon humour tu peux t'inquiéter : tu te souviens quand tu t'es pris un éclair ?
- Malheureusement, oui.
- J'ai une blague qui m'est venu à ce moment là, mais ce n'était pas le moment du tout de t'en parler.
- Dis moi.

Elle se racla la gorge, et eut un rictus embarrassé.

- Bon sang, c'est tellement nul. Vu que tu t'es pris un éclair, est ce qu'on peut dire que tu t'as eu un coup de foudre ?

Minho se passa la main sur le visage, pour effacer un sourire épuisé, et l'observa un instant.

- Qu'est ce qu'il se passe, si c'est effectivement le cas ? s'enquit il, avec un rictus.

Joan l'examina, en se mordillant la lèvre.

- Je sais pas. Et toi, tu voulais me dire quoi ? l'interrogea t elle, ses yeux rivés sur son ami.

Le jeune garçon glissa ses mains dans le cou de Joan, en ne la quittant pas des yeux, et elle posa ses doigts sur ses poignets.

- Qu'est ce que tu fais, dis moi ? murmura t elle.

Sans même prendre la peine de lui répondre, il posa avec passion ses lèvres sur celle de la jeune fille, qui l'accueillit. Cette dernière profita enfin de ce baiser pour accomplir ce qu'elle voulait faire depuis un petit moment : de ses poignets, ses doigts se posèrent avec désir dans la nuque de Minho. Quand ce dernier s'éloigna, Joan le regardait, avec un petit sourire.

- Ne t'arrête pas, surtout, murmura t elle.

Habituellement, Minho n'aimait pas obéir aux ordres, mais s'il y en avait bien un qui lui plaisait, c'était celui ci. Il replongea ses lèvres, l'enlaça contre lui et sourit : toutes ses frustrations, ses colères, des semaines passées avaient disparu en l'embrassant. Elle se recula, et l'admira.

- Est ce que cela faisait partie des choses que tu voulais faire ?
- Non, pas je voulais. Je le veux toujours, assura t il.
- Oh. Un vrai romantique, ce Coureur.

Il ricana.

- Une vraie naïve, cette infirmière.
- Je suis pas aussi naïve que j'en ai l'air, tu sais ?
- C'est ça bien sûr.
- Minho ?
- Hm ?
- Je suis heureuse de t'avoir près de moi.

Elle noua leurs doigts ensemble, et l'embrassa à nouveau.

Mais alors qu'elle s'éloignait, quittant cet instant de joie, dans le ciel, grandissaient des lumières effrayantes, suivies de bruits de Berg. Un frisson la parcourut tandis qu'elle réalisait : elle lâcha la main de Minho, comme si quelque chose se brisait sans que quiconque le voit. Joan entendit le cri de Thomas :

- Le WICKED arrive !

Elle écarquilla les yeux, terrifiée, pendant que Minho s'en allait à son tour. Derrière Thomas descendait Teresa, qui ne lâchait pas du regard les Bergs. Tout doucement, Joan comprit qu'elle lui avait menti ouvertement.

LA TRAHISON [Minho] [Le Labyrinthe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant