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Comme lui avait promit Joan, elle attendit, de longs mois, pour que Minho lui pardonne. Parfois, ils se croisaient, mais ne se disaient rien, mais les yeux ne mentaient pas : l'amour persistait au delà de toute difficulté.

Minho avait missionné Frypan pour qu'il surveille la jeune fille le plus possible, en restant avec elle. Bien que Joan continuait de penser qu'en effet l'omniprésence de son ami n'était pas due au destin, elle l'appréciait tout de même.

Cependant, un matin, contrairement aux autres, Joan se réveilla et Frypan n'était pas là. Elle se leva seule, alla manger seule et se retrouva seule. Perplexe, elle se dirigea vers la plage, pour finalement ne pas retrouver son ami. Elle s'assit et observa le paysage, l'attendant encore.

- Hé, murmura une voix derrière elle.

Joan sursauta, découvrant alors Minho qui souriait.

- Je peux m'installer ?
- Bien sûr, approuva la jeune fille, ne le lâchant pas du regard.

Il se posa à ses côtés, les lèvres pincées pour ne pas sourire bêtement.

- Tu vas bien ? s'inquiéta Joan, en posant sa main sur son épaule.

Sa peau lui avait tellement manqué, et maintenant qu'elle la touchait, la jeune fille ne savait pas comment elle n'avait pas perdu la raison.

- Oui. Je vais bien, répondit le jeune homme en la regardant avec une telle intensité. Je peux ?

Il entoura son corps de ses bras avant de la serrer contre lui, quelque peu maladroit, leurs jambes se mêlant entre elles, en se souriant.

- Tu m'as manqué, si fort, chuchota t il dans son oreille.

Ne trouvant aucun mot pour lui décrire à quel point elle aussi, elle le serra plus fort, encore.

- Tu es pardonnée, lui apprit il. Je ne t'en veux plus.

Un "merci" ne représentait même pas tout ce qu'elle éprouvait, alors elle déposa un baiser dans son cou. Ils n'osèrent pas se lâcher avant de longues minutes, mais lorsque le besoin de se voir devint puissant, Joan s'éloigna.

- Marchons, proposa t elle.

Minho hocha la tête, et leurs pieds avancèrent, faisant grincer le sable.

- Comment se sont passés ces derniers temps ? demanda t elle.
- Long, sans toi. Mais j'avais besoin de m'isoler. Pour réfléchir.
- Je comprends. C'est toi qui a demandé à Frypan de me garder à l'œil pendant tout ce temps, non ?
- Comment tu as deviné ?
- J'ai l'air si bête que ça ?

Il parut jubiler, en l'attrapant par les épaules.

- Ne me tend pas la perche comme ça, rétorqua t il.
- Idiot.

Les doigts de la blonde se glissèrent pour se plonger dans ses cheveux ébènes, et elle massa son crâne.

- J'avais hâte de pouvoir faire ça, ria t elle en dérangeant ses cheveux.
- Bah, tiens..., murmura t il, en s'arrêtant de marcher.

Le jeune homme sourit, l'encadra sans un mot avec ses bras pour atteindre avec joie ses lèvres et l'embrassa, prenant en otage l'objet de son désir de cette dernière année.

- Ne t'éloigne pas d'un seul centimètre, quémanda Minho en serrant sa taille contre lui.

Elle posa ses deux mains sur sa joue, l'observa puis caressa son visage.

- Promis.

Minho ricana, ne sachant pas trop quoi répondre, mais son rire fut étouffé par les lèvres de son amie.

- Vu que tu es là, ça te dirait d'être utile ? s'intéressa Joan, après quelques autres baisers.
- Parce que je ne lui suis pas, là ?
- Non, pas trop.

Il leva en l'air les sourcils, cependant elle l'ignora, attrapant sa main et lui donnant un couteau, que Minho reconnut aussitôt. Il pâlit, et elle comprit pourquoi il réagissait ainsi.

- Ne t'en fais pas, je ne m'en suis jamais servi.

Joan lui embrassa la joue, et se tourna.

- Je vais me laver, je reviens. Attends moi.

Il fronça les sourcils, la laissant partir non sans peine, avant de la retrouver une vingtaine de minutes plus tard. Elle apparut devant lui, les cheveux mouillés, avec de nouveaux habits.

- Coupe moi la frange, ordonna la jeune fille.
- Je ne sais pas faire.
- Tu vas très bien t'en sortir.
- De toute manière, ça peut pas être pire que ta tête habituelle.

Elle pouffa, en le surnommant de son qualificatif habituel "idiot". Elle s'assit, et le convia à commencer. Il se posa en face d'elle, se concentra aussitôt sur sa franche qu'il coupa non sans peur. Joan l'observa avec tendresse s'occuper d'elle, avec cette impression qu'il était tout.

- Ne me regarde pas comme ça, souffla t il. Comment veux tu que...

Son envie de se faire faire une nouvelle coupe de cheveux ne dura pas longtemps, puisqu'elle s'approcha et embrassa avec appétit chaque endroit de son visage. La jeune fille ne se lassait pas du goût de sa peau, et ne comptait pas cet événement désastreux arriver.

- Machiavélique, murmura Minho
- Tu m'as tout appris.

Il sourit, et l'admira.

- Je vais continuer, annonça t il en perfectionnant sa franche.

Une fois qu'il eut fini, il lava le couteau puis se leva, en tendant la main à la jeune fille.

- On va rejoindre les autres ?

Elle sourit et attrapa ses doigts.

- Allons-y.

FIN

LA TRAHISON [Minho] [Le Labyrinthe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant