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Le groupe n'attendit pas plus longtemps et transporta Winston à l'abri, sans vraiment savoir quoi faire. Ils le posèrent, s'installèrent à ses côtés puis se partagèrent le fond de la bouteille d'eau de Minho. Joan essaya de boire le moins possible, et, une fois sa part finie, elle pencha la bouteille sur les lèvres de Winston, qui attrapa son poignet.

- Non, ça sert à rien, chuchota t il, les sourcils plissés.

Sans lutter, elle recula le liquide et observa Aris, qui paraissait songeur. La jeune fille l'ignora, se tourna et tendit la bouteille.

- Tiens, Minho, lui murmura t elle.

Il ne répondit pas, mais rangea sa bouteille, tout en soufflant.

- Ouais, je sais, compatit Joan.

Cette dernière lui accorda un sourire, posa sa main sur son avant bras, pendant que Minho observait ses doigts comme si ceux ci le brûlaient. La jeune fille enleva aussitôt sa main, regrettant aussitôt son geste, mais elle se tourna, les yeux rivés sur l'horizon, puis se leva et se mit à marcher. Mais un grand bruit la fit arrêter, et elle se tourna, découvrant certains Blocards qui criaient. Elle les rejoint et découvrit Newt en train de retirer le pistolet des mains de Winston.

- Pitié, je veux pas devenir comme eux, supplia celui ci.

Sans vraiment réfléchir ni même s'entretenir avec les autres, Newt se pencha vers Winston et lui donna l'arme.

- Merci, mec, murmura ce dernier.

Newt lui décocha un rictus, laissant alors le contaminé ici.

- Bon courage, murmura Joan avant de s'éloigner elle aussi,  son sac sur le dos.

Il lui sourit, et elle continua de marcher, rejoignant Newt. Peu à peu, tous arrivèrent et marchèrent de longues minutes avant d'entendre le pistolet tirer. La jeune fille plissa les yeux, soupira et s'affaira à continuer de marcher, l'esprit bien loin. Le groupe fit de nombreux pas, s'arrêtant ensuite une fois la nuit tombée, et soupira, presque d'union.

- Ils nous ont dit qu'on était immunisé, déclara Minho, les yeux rivés sur le sol.
- C'est pas comme si c'était le seul mensonge qu'ils nous avaient dit, rétorqua Joan, la voix mauvaise.
- On ne l'est pas tous visiblement, murmura Teresa.

A ces mots, Joan soupira.

- Si vous voulez dormir, dormez. Je monte la garde, annonça t elle.
- D'accord, merci. Réveille nous dès que tu en peux plus, proposa Frypan.
- Bien sûr. Bonne nuit.

Ils se saluèrent et s'éloignèrent de quelque pas, se couchant ensuite. Seul Minho resta avec elle.

- Ne crois pas que je reste là pour toi, j'ai juste pas envie de dormir, donc autant que je monte la garde, se justifia t elle.
- Comme si j'allais te croire.
- Idiot, sourit elle avec un léger rire, rire qui s'étouffa aussitôt. Tu sais, ça aurait pu, ça aurait dû, être moi.

Il se tourna vers elle, le regard curieux.

- Pourquoi tu dis ça ? répéta t il, soucieux.
- Moi aussi je tirais sur les Fondus.
- Tu t'es simplement enfuie plus tôt.

Elle ne sut pas quoi répondre, pendant que Minho enlevait enfin son sac, la dévisageant. Elle croisa son regard, s'attendant à y trouver une once de réflexion, mais il n'y avait pas cela : non au contraire, ses yeux brillaient étrangement, d'une lueur que la jeune fille ne parvenait pas à définir. Joan se tourna, fuyant sûrement ce qu'elle ne comprenait pas, et examina le feu.

- On l'éteint, tu penses ? proposa t elle
- On verra rien si on l'éteint, murmura t il, la voix tout bas.

Joan n'osa pas se tourner vers lui, tant son chuchotement avait caressé tout son corps.

- Nos ennemis aussi peuvent nous voir, rétorqua t elle.

Sans même attendre son avis, elle fit disparaître les flammes, mais l'obscurité qui les entourait la surprit tout de même.

- On voit rien, soupira Joan.
- Bien joué, génie, se moqua t il.

Sans même prendre la peine de répondre, elle lui donna un coup de coude.

- Arrête d'être aussi hautain, répliqua t elle, en riant légèrement.
- Je ne le suis pas, sauf que tu fais parti de la basse population.

Elle leva les yeux au ciel.

- T'es toujours aussi énervant, dis moi ? Parce que si c'est le cas, je préférais quand tu ne me parlais pas.
- C'est marrant on me le dit souvent, mais je comprend pas pourquoi.
- T'es vraiment bête, murmura t elle, dans un soufflement qui ressemblait plus à un rire qu'à une expression de son exaspération. Va dormir, tu me pomperas moins l'air.
- Toi aussi, viens. Ça sert à rien.

Elle fit une drôle de moue, mais il continua d'insister.

- D'accord. Je vais dormir.

Minho sourit, satisfait de lui même, et s'installa sur son sac, fermant ensuite les yeux, bientôt imité par Joan. La jeune fille s'endormît.

Mais elle n'eut pas l'impression de dormir longtemps puisque quelques heures après, Thomas leur hurla de se réveiller. Elle ouvrit ses yeux et le regarda avec incompréhension, ne saisissant pas la cause de l'intervention du brun. Mais bientôt, elle comprit : un éclair blanc s'abattît près d'eux, dans un boucan infernal. La jeune fille n'était pas la seule à avoir vu cet éclair, les autres aussi, alors tous se mirent à courir.

Bien que depuis quelques jours, Joan ne faisait que courir, elle n'eut jamais l'impression d'avoir couru aussi vite que cette nuit. Thomas avait crié qu'ils devaient se réfugier dans le bâtiment allumé devant eux, alors rapidement, Joan s'écrasa contre la porte, attendant ensuite tous ses autres amis. La jeune fille rentra, suivie des autres, mais ses yeux restaient rivés sur Thomas et Minho, qui courraient trop longtemps pour des Coureurs.

- Bougez ! hurlait tout le groupe.

Mais leurs voix furent noyées par le son d'un éclair qui s'abattît à moins d'un mètre de Minho. La jeune fille n'attendit pas, et fondit sur son ami, le tirant avec Aris, Newt et Thomas le jeune homme jusque dans le bâtiment. Joan laissa Newt et Thomas tenter de le réveiller tandis qu'elle luttait contre un sanglot paniqué. Elle glissa ses doigts dans son cou et prit son pouls, expirant enfin : il respirait et son cœur battait, alors pour Joan, tout allait bien.

- Réveille toi ! hurla Thomas, et après ce cri du cœur aida Minho à s'éveiller.

Mais l'attention ne resta longtemps sur le jeune homme, car Teresa murmura :

- Y'a un truc qui cloche, ici.

Joan se releva, examina les alentours et confirma la phrase de l'autre jeune fille en hochant la tête. Aussitôt, des cris surgirent, et tous les reconnurent immédiatement : les Fondus. Le groupe se recula vers la porte, effaré.

- On est coincé, souffla Joan.

Au moment même où elle prononça ces mots, en face d'eux, la porte s'ouvrît, dévoilant une jeune fille qui s'avança vers eux.

- Venez.

Ils l'observèrent, perplexe.

- Vous comptez rester ? demanda t elle d'un air impertinent.

Ils la suivirent, non sans doute, mais avec la pensée qu'entre elle et les Fondus, le choix était vite fait.

La fille les guida à travers les étages d'un bâtiment, et le groupe passa devant

LA TRAHISON [Minho] [Le Labyrinthe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant