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Dès le lendemain midi, Joan, avec un regard entendu pour Aris, s'installa à la table des nouveaux.

- Bien dormi ?
- Déjà de retour ? demanda Minho, avec un petit rictus.
- J'étais pas au courant que tu savais parler. Ça me surprend, repartit elle avec un rire.

Il n'eut pas le temps de rétorquer, puisqu'elle continua de parler.

- À ce propos, déclara t elle. Aris vous a dit ?
- Tu as une drôle de manie de poser des questions alors que tu connais la réponse, se moqua Minho à nouveau.
- Toujours vérifier.
- Explique moi ce que tu sais, demanda Newt, comme pour être sûr qu'ils parlaient de la même chose.
- Les corps. Les conduits par où Aris observe. J'ai pas envie d'en dire plus, il y a trop de gens.
- On est bien d'accord sur ce dont on parle, alors, tout va bien.

Joan hocha la tête et lui offrit un sourire amical, puis elle continua de manger.

- Juste, l'arrêta Minho.

Elle leva les yeux vers lui, puis avala son yaourt, et sourit.

- Comment on sait si on est censé te faire confiance ? demanda t il.

La jeune fille le regarda un instant.

- C'est une drôle de question. Je ne vois pas comment je suis censée te, vous, donner une réponse qui pourrait te plaire. Si je vais vous trahir, je vais juste essayer de vous amadouer, et, si je suis sincère, je n'ai pas de preuve à donner.
- Je crois que c'est la pire réponse que tu pouvais donner à Minho, glissa Frypan. Déjà qu'il ne croit pas Aris, alors toi...
- Je peux comprendre. C'est dur de faire confiance à une inconnue qui s'incruste à votre table. Mais on a le même but : s'enfuir. Une fois que ce sera fait, on pourra se séparer.

Les garçons s'examinèrent, avec un regard entendu.

- Bref, quoi qu'il en soit, soupira Joan, je vais rejoindre Aris. Sur ce, bon appétit et à bientôt.

Elle les salua avec un rictus joyeux et s'assit auprès de son ami, qui aussitôt, demanda :

- Alors, qu'est ce qu'ils ont dit ?
- Rien de particulier, ils m'ont demandé s'ils pouvaient me faire confiance.
- Tu as répondu quoi ?
- J'ai répondu qu'il était impossible de trouver une réponse satisfaisante.

Il soupira et eut un léger sourire, comprenant que son amie n'était pas des plus convaincantes.

- La prochaine fois, laisse moi parler surtout.
- Compris !

* * *

Pour la dixième fois depuis que l'heure du couvre-feu avait sonné, Joan soupira. Seule, dans sa chambre vide, elle ressentait totalement la peur de mourir. Est ce que Dorothy avait été choisie car Joan travaillait avec le WICKED ? Parce qu'elle ne pouvait pas être utilisée ? Parce qu'elle n'était pas immunisée ? Elle se roula et se mordilla les lèvres, pensant alors à Aris qui devait être actuellement avec Thomas dans les conduits d'aération. La jeune fille avait peur que le plan ne se déroule pas comme prévu, si la brève idée qu'ils avaient eu pouvait même être considérée comme un plan. Elle ne savait pas quand ils viendraient la chercher, si, même, ils le feraient. Peut être qu'ils la laisseraient là, dans cette chambre où la morosité l'étouffait, et qu'elle finirait tuée, elle aussi, comme Dorothy.

A cette pensée, le grille d'aération en dessous du lit où elle se trouvait fut jetée sur trois mètres et elle éprouva des palpitations de stress.

- Joan, viens ! chuchota d'une voix pressante Aris.
- J'arrive !

Elle aurait pu éclater de rire, enfin détendue, s'il ne fallait pas ne pas faire de bruit. La jeune fille se laissa tomber au sol et commença à ramper, en suivant son ami qui réalisait le même geste devant elle.

LA TRAHISON [Minho] [Le Labyrinthe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant