- 21 -

230 11 3
                                    

Le danger ne dura pas bien longtemps, car, alors que les gardes allaient leur tirer dessus, un d'entre eux se tourna vers ses camarades et les toucha. Il ôta son masque, dévoilant son visage.

- Gally ? s'interrogea Minho, apparement surpris

La jeune fille ne le connaissait pas, elle n'avait même jamais entendu son nom. Le moment n'était pas venu de poser ses questions.

- Minho, répondit l'inconnu, avant de poser son regard sur Joan, qui observait déjà les alentours.

Elle cherchait Teresa, cherchait sa maison, son amie.

- Vous êtes stupides, soupira l'inconnu.

Ils marchèrent de manière discrète, mais la jeune fille restait en arrière. Sa place n'était pas là, elle le sentait dans l'air, dans la manière dont les garçons se regardaient. Elle voulait s'enfuir.

Cachés derrière des bacs à fleurs, alors que un hélicoptère les cherchait, ils discutaient et elle n'écoutait pas, ne les regardait même pas. Son esprit était comme ailleurs, dans un brouillard tellement épais qu'elle perdait pied. Ce qui l'éveilla, ce fut d'entendre Newt tousser. Elle tourna la tête vers lui, le vit adopter le comportement de ceux dont la Braise commencer à ronger le cerveau.

La jeune fille s'approcha alors que Minho partait, comme elle le faisait tout le temps. Elle le regarda, et il parut comprendre qu'elle savait.

- Ça va aller, murmura t elle, sans se croire.

Dans un geste compatissant, elle posa sa main sur son épaule, mais aussitôt un coup l'empêcha de consoler son -ancien ?- ami.

- Ne le touche pas, s'irrita Minho.

Joan n'était pas plus surprise que cela, mais cette phrase lui lui fit tout de même un mal de chien.

Thomas arriva et commença à porter Newt, suivi de l'inconnu, apparemment Gally, et Minho. Joan ne savait pas si sa présence la dérangerait ou non, mais Janson l'avait vu avec le trio, alors elle n'avait plus le choix. Bientôt au milieu d'une rue, le groupe dut s'arrêter, parce que Newt ne pouvait plus avancer. Le brun leur demanda expressément d'aller chercher le sérum, alors Minho y accourut, couvert or Gally, mais Joan resta là.

- Merde ! jura t elle, désespérée.

La jeune fille n'avait jamais été grande coureuse, mais pour Newt, elle décida qu'elle battrait encore tous ses records. Ses chaussures lui brûlaient les talons alors qu'elle courait pour sauver son ami.

- Brenda, où est le sérum ? hurla Minho, à un mètre d'elle.

Brenda n'attendrît pas une seconde et aussitôt, le groupe se remit à courir. Joan avait peur de s'effondrer en chemin : qui la ramasserait ? Qui penserait à elle ? Il ne lui restait plus rien, plus personne.

Mais ce qui la fit tomber ne fut pas la fatigue, mais la vision de Newt, poignardé par Thomas. Leur ami avait dû se transformer pendant l'absence. Joan marcha sans savoir pourquoi elle avançait encore, puisqu'elle était figée en elle, glacée par son départ. Minho s'arrêta près de son ami et serra son corps près du sien, sans un mot, puis il fut accompagné dans cette douleur sourde par le Gally. Joan ne savait pas si elle était autorisé à pleurer, alors elle se contenta de verser une larme discrète. Elle aurait aimé enlacer Minho, mais sa condition l'en empêchait. Pourtant, elle avait souvent entendu dire que les blessures du cœur rapprochaient, mais il semblait que ce ne serait jamais son cas.

* * *

Le groupe remonta bientôt dans le Berg qui avait été emmené par quelqu'un, mais Joan se fichait de savoir qui. Thomas était parti, et ils allaient le chercher, dans la tour du WICKED, où il serait probablement avec Teresa : cette information était la seule à laquelle la jeune fille pensait. Elle avait besoin de retrouver son amie, comme un besoin physique.

Le Berg vola, et s'arrêta au dessus de la tour, ouvrant alors la porte sur une catastrophe. Le bâtiment était en feu, Thomas était blessé, mais Teresa allait bien. Tous les anciens Blocards tendaient leurs mains pour Thomas, mais Joan regardait uniquement la brune aux yeux clairs, qui restait focalisée sur celui qu'elle aimait. Elle l'aida de toutes ses forces à monter, et une fois qu'il fut avec eux, tous se concentrèrent sur le sauvé. Mais Joan gardait son bras vers son amie, la suppliant du regard de l'attraper, et lui souriait. Mais elle ne bougeait pas, les yeux hésitants entre Thomas et son amie blonde.

Puis, le sol s'effondra, l'emportant avec lui dans cette déchéance, cet échec qui n'avait rien à voir avec la jeune fille innocente qu'était Teresa.

Et, alors qu'elle tombait, Joan se souvenait de leur promesse, de rester en vie, de leurs rires qui disparaissaient tandis que son amie partait aussi, de leurs regards qui parlaient autant que leurs conversations nocturnes. Hantée, elle revit ses moments à cuisiner ensemble, en chantant absurdement, ou à trouver des vêtements qu'elles n'ont même pas pu porter. Les portes se refermaient, le Berg volait, et ses doigts s'accrochaient au sol comme dernier marque. Ses larmes ne s'accrochaient même plus à elle, trouvant refuge au sol pendant que les autres oubliaient, se réjouissaient d'être en vie. Mais Joan ne pensait qu'à elle, et se détestait de ne pas avoir été à sa place. Si la douleur de perdre Newt lui avait été interdite, en revanche, l'affliction de ne plus avoir Teresa était entièrement sienne.

Puis, en revoyant le dernier regard de Teresa, Joan sut que son amie avait d'une certaine manière toujours prévue ce destin. Elle savait qu'elle devrait mourir, se sacrifier, comme elle l'avait toujours fait d'une certaine manière.

-j'ai eu le cœur serré en écrivant ce chapitre. dites moi que vous aussi-

LA TRAHISON [Minho] [Le Labyrinthe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant