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Après ce repas et tous les examens médicaux de tous les adolescents, ils furent menés aux dortoirs : les filles se disputèrent la meilleure place dans le lit. Dans leur chambre de huit, Joan s'installa dans le lit qui était en bas, sans même discuter, et Dorothy en profita pour monter dans le lit au dessus du sien.

- Vous avez entendu ? demanda cette dernière, couchée sur son lit, les jambes croisées.
- De quoi ? demanda Joan, mais personne ne lui répondit réellement.
- Vous pensez qu'elles sont parties où ?
- Je sais pas, mais c'est dingue !
- De quoi vous parlez bon sang ? s'inquiéta Joan, qui ne comprenait rien.
- Hariet et Sonya n'ont pas été appelées, et personne ne les a vu, sauf Chris qui assure qu'elles sont parties pendant qu'on atterrissait.
- Oh, je vois..., murmura t elle. J'espère qu'elles vont bien.

Elle fronça les sourcils, pensant alors que ses deux amies empêchaient bien des choses ainsi. Elles ne se rendaient pas compte du danger qu'elles courraient dehors, seules.

Au fil des minutes, les discussions s'atténuèrent et chacune leur tour les jeunes filles s'endormirent.

Lorsque le lendemain matin arriva, elles se réveillèrent toutes en fin de matinée, sauf Joan qui dormit encore jusqu'au soir même, dans la nuit profonde. Quand elle ouvrit ses yeux, elle se roula dans sa couette et retourna dormir à nouveau.

Quand le jour revint, Joan se leva dès l'aube et s'enfuit pour prendre sa douche, avec des vêtements qui étaient dans l'armoire de leur chambre. Durant ces trois ans, le fait d'être propre et de sentir bon lui avait profondément manqué, malgré les douches qui étaient possibles au Bloc. Elle soupira de satisfaction en se séchant et enfila ses vêtements, s'admirant ensuite dans la glace.

Joan rejoint alors rapidement le réfectoire et déjeuna, retrouvant ensuite Dorothy et Aris, avec qui elle s'installa.

- Bien dormi ? demanda la nouvelle arrivée.
- Plutôt bien, répondit Aris.
- Pas moi, j'ai rêvé que je me faisais poursuivre par des chiots habillés en banane, grimaça son amie.

Joan gloussa, et lui demanda des explications.

- Je sais pas, ça a du t'arriver aussi de faire un rêve qui n'a aucun sens, rétorqua Dorothy
- Je ne rêve pas beaucoup, murmura la jeune fille.
- Impossible. On rêve tous mais on ne s'en souvient pas, appuya Aris.
- Oh je vois, monsieur de le scientifique, se moqua Joan.

Son ami lui jeta un raisin dans son plateau avec un sourire.

- Vous êtes épuisants, ria Dorothy.

Après ce repas, les trois amis partirent et allèrent en salle de repos, où ils trouvèrent leurs autres amies, dont Rachel, qui courait sur le tapis de course.

- Allez, courage ! l'encourageait une de ses amies, faisant rire la jeune fille qui s'entraînait.
- Youhou ! Tu peux le faire ! s'écria Dorothy en éclatant de rire.
- Faites le au lieu de crier comme des singes, répliqua Rachel.
- A vos ordres, Capitaine !

Sur ces mots, Joan monta sur la machine à côté de celle où courrait Rachel et commença à s'entraîner, pendant que Dorothy allait attraper un livre plus loin.

Le groupe passa alors leur journée dans cette salle, à parler et à s'entraîner ensemble, et une fois que le soir arriva, ils allèrent dans le réfectoire. Ils commencèrent à choisir les plats qu'ils voulaient manger et Joan les mena jusqu'à une des tables.

- Bon appétit ! murmura t elle joyeusement, en croquant dans une de ses boulettes de viande.

Mais avant que les autres aient pu répondre, Janson apparut, accompagné d'autres gardes, et tous ses amis se turent.

- Oh mon dieu, qu'est ce qu'il va nous dire, encore, chuchota Dorothy, surprise.

Joan haussa les épaules et continua de les observer, intriguée.

- Je vais dire les noms de certains d'entre vous, et vous serez emmenés dans d'autres camps, en sécurité, déclara Janson.

Des murmures ravis se firent entendre dans la salle, et même Dorothy se tourna vers Joan avec un sourire.

- Rachel.

La concernée se tourna vers Aris et réprima une expression de joie, avant de réaliser qu'elle allait être séparée de son ami.

- Vous comptez venir ? s'agaça Janson, et aussitôt Rachel se leva en saluant Aris et les autres. Suzanne. Nicole. Ce sera tout pour ce soir. C'est notre première tentative, mais les prochaines fois, il y aura plus de monde pris.

Tous hochèrent la tête positivement.

- Bien. Bon appétit.
- Merci, remercièrent en groupe les anciennes Blocardes.

Dès le lendemain, Joan remarqua que de plus en plus de personnes étaient prises, et que cela était proportionnel face aux personnes dans l'entrepôt. En effet, d'autres Blocards s'étaient libérés de leur labyrinthe et c'était désormais eux qui dominaient le pourcentage de personnes. Beaucoup des amis de Joan étaient parties dernièrement, et plus les jours passaient, moins ils étaient nombreux.

Au bout d'une semaine, Joan demeurait avec Aris et Dorothy ici, et une grande morosité les habitait.

- J'espère qu'ils vont bien, disait de temps à autre Dorothy.
- J'en suis sûre, positiva Joan.

LA TRAHISON [Minho] [Le Labyrinthe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant