Chapitre 43 : Trois secondes

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GOLDY

Encore à moitié endormie, je m'étire dans le lit en frissonnant sous les draps.

On était tellement fatigués de son anniversaire qu'on s'est juste endormi sur le canapé en rentrant, il a dû me déposer dans le lit en se levant ce matin.

Je profite de ce réveil silencieux pour me remémorer notre soirée au Luxe.

On peut dire que Pharell sait s'y prendre quand il s'agit de réaliser l'un de mes fantasmes. J'ai aimé l'atmosphère des lieux, sa jalousie, son besoin impétueux de me faire du bien.

Et c'est vrai que l'idée de base, c'était : Une baise en public.

Mais au final, mon fantasme a évolué.

Pharell me baise en public.

C'est ça que je voulais vraiment, et c'est exactement ce qu'il a fait. Il a lâché prise, et au final, on se foutait lui comme moi d'être observé, il n'y avait plus que nous dans cette bulle.

Et je suis tombé un peu plus, parce qu'il l'a fait pour moi.

Il n'aimait pas que je sois le centre de l'attention, et moi j'aimais être le sien.

Je me redresse en enfilant un de ses tee-shirts, et râle intérieurement en ne sentant pas l'odeur habituelle de mon petit-déjeuner.

Je sais qu'il n'aime pas les surprises, mais je suis heureuse d'avoir réussi à lui organiser son anniversaire. C'était un moment simple, mais on a profité de nos proches, de l'amour qu'ils nous ont partagés, et on a fait un foot de l'extrême.

J'ai cru qu'il allait me dire quelque chose d'important à un moment, mais non.

Je comprends qu'il est à son bureau quand je réalise que l'appartement est vide, alors j'enlève son tee-shirt pour enfiler une robe, et dévale pieds nus les escaliers en ouvrant bruyamment la porte de son bureau.

Je ne m'attendais pas à cette réaction.

Je sais qu'il n'aime pas être surpris, mais le " PUTAIN ! " suivit du regard menaçant que j'ai reçu me semble exagérer.

- Désolé, j'ai oublié de frapper.

Je m'approche de lui, toujours assis sur sa chaise, et je ne sais pas comment interpréter son attitude.

- Tout va bien ? Tu veux qu'on aille prendre un petit-déjeuner tous les deux ? Ou tu peux combler mon appétit toi même, terminé-je avec un sourire taquin.

Mais il ne me sourit pas, en fait il détourne le regard et replonge le nez dans son dossier.

Comme si je n'existais pas.

- Pas ce matin Goldy, j'ai plein de trucs à gérer.

Sa voix n'est pas froide ou cassante, juste un peu distante.

Et je comprends.

Hier c'était son anniversaire, et pour la première fois il ne l'a pas fêté avec son père. Il gère sa douleur à sa manière et je sais que parfois, il a besoin de solitude.

Alors j'accepte son faux sourire, ravale la petite pointe au cœur que je ressens quand il me ferme la porte de ses émotions, et je lui souris avec un air rayonnant.

- D'accord, vu qu'April est en repos aujourd'hui je vais lui proposer de déjeuner.

Il hoche simplement de la tête, sans me regarder dans les yeux.

Et même si je comprends, et que je vais le laisser tranquille, j'ai besoin qu'il me rassure.

Même de manière implicite.

Pinky PromiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant