Chapitre 51 : On rentre à la maison

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PHARELL

Quatre jours sont passés et je tiens le coup. Des images me reviennent et maintenant je me souviens de la mort de mon père, de ce qu'il s'est passé. De la douleur, la culpabilité que j'avais ressenti à ce moment-là.

Mais aussi de la douceur de la femme tempêtueuse qui rassemble nos affaires dans des valises.

Je me souviens de la lumière qu'elle a déposé sur mon père et que c'est à ce moment là que j'ai su que je l'aimais comme un fou, mais aussi de ses lèvres qui ont apaisé ma douleur en se déposant sur ma cicatrice.

Comment j'ai pu oublier ça ?

Et fatalement, je suis de mauvais poil, ce qui ne lui échappe pas.

- J'ai le droit à la Grumpy attitude aujourd'hui ... Souffle-t-elle quand je gronde d'agacement pour la vingtième fois en vingt minutes.

J'ai peur que quelque chose m'échappe encore, et le plus frustrant c'est que je n'ai aucun moyen de savoir si c'est réel.

Même si je demande à Goldy de tout me détailler encore et encore, il y a des choses qui m'échappent. Alors j'ai cessé de lui tirer les vers du nez. Même si elle a toujours répondu à mes questions, je sens que ça l'inquiète.

- Tu sais ce qui ferait taire mon côté grincheux ma tempête ? Demandé-je en lorgnant ses courbes dans sa jolie robe blanche quand elle se baisse pour ramasser un de mes tee-shirt qui traine sur le canapé.

Elle tourne la tête et suit mon regard avant de sourire.

- J'ai bien une idée, mais tu devras te contenter de mater mon grincheux.

Je la touche, enfin mes mains se posent sur elle avec tendresse mais si j'essaie d'aller un peu plus loin, elle me repousse toujours avec douceur.

Je sais qu'elle me désire encore, malgré mon air patibulaire, ma gueule cassée et mon corps qui ne ressemble plus à rien. Mais quelque chose la bloque et je sais exactement ce que c'est.

Il m'arrive encore des moments de creux durant lesquels je ne comprends pas ce que je fais là, ce qu'il m'est arrivé et avec qui je parle.

Je l'ai oublié ce matin.

Quelques minutes.

Ce qui m'arrive encore régulièrement quand je me réveille. Il me faut quelques minutes pour retrouver ma temporalité et reconnaître les gens qui m'entourent.

Ce matin j'ai buté en ne sachant pas son prénom.

j'étais complètement perdu et je ne comprenais pas ce qu'elle foutait là.

Ça n'a duré que quelques minutes durant lesquelles mon cerveau a mis du temps à tout remettre en place avant que tout me revienne mais j'ai vu dans son regard cette angoisse qui ne la quitte jamais.

Et je comprends que si elle se donne pour que je l'oublie après, ça la foutra à terre.

Ce n'était que quelques minutes, mais je comprends que c'était les plus longues de sa vie.

Pour moi aussi.

Je culpabilise et j'essaie de me concentrer sur des points de repères comme son odeur, ce que je ressens quand je suis avec elle et son médaillon autour de mon cou.

Juste une promesse.

Alors je veux la rassurer.

- Tu sais que si je me mets à parler Irlandais, tu vas craquer. Je me souviens Goldy.

Elle se redresse en ricanant, et secoue la tête.

- Tant mieux, garde le bien en tête pour-

Elle est coupée par des coups sur la porte et je sens mon exaspération remonter en flèche.

Pinky PromiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant