Chapitre 38 : Collision mortelle

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PHARELL

Je soupire en attendant Edouard Fray, mon ancien client cocu qui ne l'est pas en réalité et qui cherchait simplement à vivre des moments avec sa femme par procuration.

Il m'a appelé ce matin pendant que j'étais sur le dossier médical du frère de Goldy.

Ce que j'ai appris est plutôt inquiétant sur son état mental, s'il est encore en vie.

J'admet que je ne suis pas pressé de découvrir où se trouve le type.

Quand ce sera fait, je ne sais pas si Goldy restera.

Alors je retarde l'échéance, et lui envoie l'argent qu'elle m'a versé en trop, ce qui crée des petites tensions entre nous que l'on règle vite après une dispute, avec une réconciliation torride cela va de soi.

Elle ne fuis plus, et ça c'est un grand pas en avant.

Je n'ai plus peur de la voir faire ses bagages quand on s'engueule, ce qui montre la force de la complicité qui s'est installée entre nous.

Elle me rend dingue.

Mais dans le bon sens du terme.

Elle encaisse les gros titres des journaux que j'essaie de lui cacher, mais Goldy à accès à internet et à sa boîte mail.

Des petits enfoirés lui font suivre comme pour moi, les versions numérique de la merde à scandales qui est pondu sur nous chaque jours.

Mais l'intervention d'Abel a calmé le jeu, et un canard a bien fait passer l'info.

" Le milliardaire Abel Ryder et sa femme Elvira soutiennent publiquement Pharell Walsh."

L'acharnement s'est un peu calmé et il n'y a plus de journalistes qui campent devant l'immeuble, mais je suis toujours alpagué dans la rue.

Comme la connasse qui m'a suivi jusqu'au café dans lequel j'ai rendez-vous avec Edouard.

" Pharell, pourquoi garder le silence ? Le public a besoin de connaître votre ressenti, vos remords."

Je suis habitué à ce type de remarque, quelques jours après la découverte du corps du gosse, les journalistes ont campé devant chez moi pendant trois mois avant de lâcher l'affaire.

Je sais fermer ma gueule et moins je parle, moins ça les encourage à continuer. Ils attendent des déclarations, des réactions violentes ou tout autre faux pas et quand on ne leur donne pas ce qu'ils veulent, ils se trouvent une autre victime.

Mais aujourd'hui, je ne suis plus seul dans cette barque qui prend l'eau.

Goldy est méchamment impacté.

Et ça, ça me fout la rage.

Mais j'ai fermé ma gueule, et je suis rentré dans le café pour m'installer dans le fond, loin d'une fenêtre pour éviter d'être photographié, mes lunettes sur la gueule.

Je cache mes yeux vairons et ma cicatrice qui me barre l'œil.

Petit cadeau de Desmond quand j'ai voulu arrêter les combats il y a presque deux ans. J'aurais pu perdre mon œil mais il savait très bien ce qu'il faisait. Comme s'il avait étudié la chose avec précision.

Cette chose attire l'attention comme une merde attire une mouche, et les questions autour de celle ci ne s'arrête jamais.

Sauf avec elle.

Elle ne m'a jamais posé la question, il lui arrive de la regarder mais pas avec curiosité ou dégoût.

Juste avec cette tendresse qui la caractérise.

Pinky PromiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant