Capitulum 19

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Je me retournai une nouvelle fois entre les bras chauds d'Anthèmir, en soupirant de bonheur. Taìlann était parti tôt ce matin, nous laissant nous reposer encore un peu plus longtemps.

Le vampire brun avait voulu se lever afin d'aider le prince dans ses obligations, mais ce dernier n'avait pas été du même avis. Il était encore épuisé et le vampire m'avait même demandé de surveiller son lié, appréciant de nous voir nous reposer davantage.

Malgré mon amusement sur le fait que si le démon voulait partir, je ne pourrais jamais le retenir, j'avais pris sa demande au sérieux. Il m'inquiétait encore bien que son état se soit considérablement amélioré.

Taìlann avait passé ces deux derniers jours à s'occuper de nous avec grand soin. Anthèm'ir s'était réveillé la veille et semblait déjà plus en forme.

Je culpabilisais toujours de l'avoir mis dans cet état, comme pour ma première vision, même si Taìlann m'avait déjà expliqué à maintes reprises que ce n'était pas de ma faute. Je ne voulais plus qu'Anthèm'ir intervienne pour me soulager s'il se faisait du mal à son tour.

J'étais conscient que mes vampires n'aimaient pas non plus me voir souffrir, mais je savais que le démon des Terres Arides ne pourrait pas m'aider indéfiniment.

Il avait passé une nuit et une journée entière à dormir d'un profond sommeil afin de récupérer. C'était beaucoup plus long que la dernière fois. Pourtant, Taìlann avait fait en sorte de le nourrir autant que possible en partageant sa vitalité.

J'avais aussi commis l'exploit de donner un peu de mon sang au vampire. C'était peu, trop peu, mais je savais que la petite coupure au doigt que le démon m'avait fait avait pu aider le brun.

J'avais supplié le prince, voulant l'assister autant que possible. Nous avions alors convenu d'un autre exercice qui pourrait à la fois nourrir le démon, mais aussi m'aider avec ma phobie.

Le vampire avait alors sorti un fin couteau de son bureau et me l'avait tendu. Il m'avait fait prendre le temps d'observer le petit outil pendant qu'il m'expliquait son idée.

Il allait simplement légèrement entailler le bout de mon doigt et ainsi, je pourrais donner un peu de mon sang à Anthèm'ir.

Au début, j'avais été assez sceptique lorsqu'il m'avait dit que ça ne laisserait s'échapper que quelques gouttes. Je savais que la salive des vampires pouvait aider à cicatriser. Alors si ses lèvres rentraient en contact avec une toute petite entaille, j'avais été persuadé qu'il ne pourrait même pas se nourrir un petit peu.

Le vampire roux m'avait cependant rassuré. Dans l'état de son lié, il avait été évident qu'il aurait voulu instinctivement se nourrir beaucoup plus. Il en avait besoin. La coupure, aussi petite était-elle, serait bénéfique et Anthèm'ir chercherait à obtenir toujours plus de vitalité.

Le prince avait même craint de devoir arrêter son lié s'il devenait avide de mon sang. Il aurait certainement ressenti le besoin de connecter notre âme, de façon plus brute, et sa fatigue l'aurait fait agir avec précipitation.

Ses explications auraient pu me faire reculer plus, mais j'avais été serein. Pour moi, Anthèm'ir et Taìlann connaissaient mes limites et ils m'avaient déjà prouvé que je pouvais leur faire confiance. Ils avaient déjà eu beaucoup de moments où ils auraient pu prendre mon sang, mais ils ne l'avaient pas fait, même lorsque l'un d'eux en avait besoin.

Une fois avoir répété à Taìlann mon envie de continuer, il m'avait installé contre lui et avait couché le brun de manière à ce que son dos repose sur mon torse. Il avait fait attention à ce que nous soyons bien installés pour la suite.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant