Capitulum 30

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— Chers Amis, que diriez-vous d'un bon thé ainsi que de quoi nous restaurer un peu avant le grand repas de ce soir ? proposa Ëoh'l d'une voix chaleureuse.

— Ce ne serait pas de refus. Avec le climat de la Province du Vide, j'en avais oublié à quel point ces lieux étaient torrides, répondit Taìlann en soufflant.

Je pouvais me tromper, mais je n'étais vraiment pas sûr qu'un thé chaud puisse être rafraîchissant. Les infusions de la Province du Vide étaient si brûlantes que l'on ne risquait pas de mourir de froid pour au moins toute une journée alors je n'osais même pas imaginer ce que cela devait être ici !

La chaleur était si suffocante, que ce genre de breuvage allait certainement me faire cuire de l'intérieur. Mes liés étaient pourtant si heureux d'en prendre que je ne pus décliner également.

Ma tête tournait à cause de l'atmosphère suffocante et j'avais si soif que j'aurai fini par boire n'importe quoi et sans me soucier de la température, du moment que cela puisse, un tant soit peu, m'hydrater.

— Nous faisons infuser diverses plantes, fruits et autres cultures des Terres Arides, glissa Anthèm'ir à mon oreille. Le thé de cette oasis est servi brûlant, mais les plantes font grand effet et rafraîchissent instantanément. Ce mélange de chaud et de froid fait beaucoup de bien au corps et les nutriments des infusions aident beaucoup à lutter contre la chaleur. Tu te sentiras mieux rapidement, mon doux.

J'opinai de la tête, finalement un peu plus convaincu par les paroles de mon lié. Taìlann prit le soin de nous éventer doucement, le temps que nos verres soient remplis.

Ëoh'l s'était levé et s'était arrêté un instant pour récupérer ce qui devait être une théière, de ce que je pouvais entendre. Il avait remercié un serviteur et je l'avais entendu repartir aussi rapidement qu'il était venu.

L'incube s'était alors mis à nous servir une infusion dégageant une odeur très fruitée. Le souffle brûlant du liquide me parvint au visage, me surprenant grandement. Je n'allais certainement pas me jeter dessus de suite malgré la délicieuse senteur de la boisson.

Tefrán, que je n'avais absolument pas entendu se lever, avait ramené quelques pâtisseries et autres sucreries aux odeurs tout aussi alléchantes.

Je fus surpris par la discrétion du vampire. Les pas de beaucoup de démons étaient si légers que l'on pouvait à peine les entendre et il en faisait assurément partie. Même Taìlann dont je n'entendais que peu les pas, était plus bruyant.

La sonorité d'un objet dur et plein, déposé sur la petite table face à moi me parvint. Le vampire de l'oasis l'avait posé tout proche.

— Anthèm'ir nous a fait part de ton appréciation pour les mets sucrés, commença-t-il. Nous avons tenu avec mon doux amour, à t'en offrir de notre oasis.

Je restais littéralement bouche bée devant ce présent. Je n'avais pas imaginé une seconde recevoir un quelconque cadeau de la part des pères d'Anthèmir. J'en étais à la fois bouleversé et gêné de n'avoir rien à offrir en retour.

— Je... Je vous remercie, répondis-je la voix tremblante de timidité. Je n'ai hélas rien en retour si ce n'est ma gratitude et une joie profonde. J'espère que cela suffira...

— Bien entendu, nous n'attendons rien en retour. Il est coutume de couvrir d'offrandes les liés de nos enfants lors d'une première rencontre. Anthèm'ir estimait qu'il ne fallait pas en faire trop, mais nous tenions à t'offrir au moins une chose pour vous apporter bonheur et bénédiction dans votre longue vie.

Tefrán avait posé l'une de ses mains sur ma joue tout en m'expliquant cela. Je m'étais incliné aussi bas que possible, mais il avait relevé mon visage tout aussi vite. Il l'avait caressé un instant avant de venir récupérer l'une de mes mains avec douceur et de la poser sur l'objet.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant