Capitulum 28

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La première sensation que je perçus en me réveillant fut quelque chose de frais et humide posé sur mes paupières.

Mon corps était comme du coton et je n'arrivais pas à émerger de cela. Mais je me sentais tellement bien que je n'en avais peut-être pas l'envie en fait. Je soufflai un peu, appréciant la chaleur des draps ainsi que la douce senteur qu'ils dégageaient.

Une caresse aussi légère qu'un plume se fraya un chemin le long de mon visage. Les doigts finirent par se poser sur mon cou, me faisant agréablement frissonner.

— Il se réveille enfin... fit la voix apaisante de Taìlann.

Je voulus ouvrir les paupières, mais quelque chose m'en empêchait. Alors que j'approchais ma main afin de retirer ce qui me gênait, elle fut vite balayé et quelques baisers furent déposé sur mes doigts.

— Non, joli cœur, ne le retire pas.

Je gémis piteusement, sans savoir ce qu'il se passait autour de moi. Je me sentais encore étourdi et ne pas pouvoir comprendre ce qu'il se passait était frustrant.

Anthèm'ir vint se mettre dans mon dos et il m'encercla de ses bras. Un baiser fut déposé sur ma nuque et un autre sur ma joue. Je sentais au premier abord, mes liés sereins, mais une légère inquiétude y était mêlée.

— Que se passe-t-il ? soufflai-je finalement alors que je reprenais pied petit à petit.

Taìlann continua la course de ses baisers le long de mon bras pour revenir embrasser mon visage.

— Tu as encore eu une vision. Tu as été blessé et tes yeux sont très touchés. Tout devrait rentrer dans l'ordre cependant. Malth'aír s'est occupé de toi et avec beaucoup de repos, tu pourras retrouver une vue normale, relata Anthèm'ir.

Un début d'angoisse commença à émerger en moi. Bien que je n'ai visiblement pas perdu définitivement la vue, cela me faisait peur. J'avais toujours eu mal pendant ces phases de visions, mais je n'avais jamais été blessé à ce point. Jusqu'où cela pouvait-il aller ?

Une vague pleine de sérénité de la part de mes amours caressa mon cœur, étouffant quelque peu mon malaise.

— Te souviens-tu de ce que tu as vu ?

Je réfléchissais un instant. Mon esprit était encore embrumé, je l'avais bien perçu dès mon réveil. Je pus tout de même rassembler les morceaux de ma mémoire et me souvenir, à peu de chose près, de certaines choses.

— Je me souviens d'avoir éprouvé un étrange sentiment lorsque j'allais partir retrouver Neveïn. Je ne sais pas trop comment, mais je suis arrivé dans les appartements de Virftäl, face à une personne qui était dans un lit. Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai l'impression de le connaître et que nous partageons un lien tous les deux. Je n'ai pas réfléchi et j'ai directement essayé de l'aider à faire baisser sa fièvre, mais j'ai fini par abandonner et par vouloir appeler quelqu'un, commençai-je.

Je vis Taìlann froncer les sourcils alors que je parlais de cette connexité entre cette personne et moi. Je décelais en lui un élan de possessivité, cependant très vite étouffé par Anthèm'ir.

— C'est en partant que ton esprit s'est mis à rêver ?

— Je ne sais plus vraiment. Je me rappelle l'avoir entendu crier et ma tête entière ainsi que mes yeux se sont mis à me faire mal. Mais cette vision était différente de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent.

— Qu'est-ce qui était différent ? interrogea Anthèm'ir, ses doigts caressant mes bras.

— D'habitude, je me contente de pouvoir simplement regarder au travers de souvenirs, j'éprouve quelques émotions aussi. Mais là, j'avais vraiment l'impression de vivre ce que je voyais. J'étais coincé dans une tempête et des branches venaient même me heurter. L'air était différent aussi, je sentais une odeur de bois.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant