Capitulum 37

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Je pris une profonde inspiration, m'efforçant au possible de chasser une nouvelle angoisse surgissante.

Nous venions tout juste de traverser l'immense salle qui accueillait tous les convives du repas de ce soir et de nous installer à une petite table. Il me semblait que nous nous étions assis au même endroit que la dernière fois. L'écho des bruits qui me parvenaient était très similaire.

Les sons et l'agitation mettaient mon esprit en ébullition et je n'avais pas l'habitude de cela. J'avais encore grand mal à calmer mes sens sur lesquels je m'étais reposé lorsque ma vue avait été bien plus faiblissante. J'étais tellement saturé par tout cela, que je ne savais plus sur quoi me concentrer.

La main d'Anthèmir se posa soudainement sur la mienne et la serra doucement. Elle me parut si brûlante que j'étais sur le point de me retirer.

— Et bien ! Il semblerait que vous n'ayez pas uniquement visité mon merveilleux palais. Vous avez meilleure mine tous les trois, plaisanta Ëoh'l tout en venant s'asseoir à nos côtés avec Tefrán.

— Pour une fois, je n'y suis pour rien, répondit Taìlann. Je me suis fait attaquer alors que je faisais le plus beau des rêves. Mes liés peuvent se montrer affamés parfois...

J'avalais tout à coup de travers, le visage brûlant. La main d'Anthèmir me parut alors complètement gelée et la gêne m'empêcha de faire tout mouvement.

— Nous avions tout trois besoin de reprendre des forces, reprit calmement Anthèm'ir. La vision de Sinaïh s'est encore beaucoup améliorée également.

— C'est parfait. Je pourrais vérifier ça demain si vous le souhaitez, fit Tefrán, l'air soudainement plus intéressé par la conversation.

J'osais à peine relever la tête, et la hochai tout simplement tout en regardant avec une extrême attention les mets déjà disposés sur notre table.

— C'est une très bonne chose ! Nous pourrons commencer plus rapidement ce que j'ai prévu pour toi, continua Ëoh'l.

D'humeur toujours aussi bavarde, je ne pus répondre que par un nouveau hochement de tête. Cela fit rire l'incube face à moi et je fus presque soulagé que ma gêne ne soit pas vue comme une impolitesse de ma part.

Je pouvais tout de même noter une chose, l'angoisse liée aux bruits et aux personnes environnantes avait disparu. Mon embarras était trop important pour que mon esprit se soucie d'autre chose à présent... Je pouvais presque remercier Taìlann.

Je refermai mes doigts autour de ceux d'Anthèmir et me concentrai sur sa sérénité familière afin de me reprendre. Ce ne fut étonnement pas chose facile, non pas parce que je peinais à le faire, mais essentiellement parce que le brun était exaspéré par l'espièglerie du prince mutin.

Finalement, ce fut à mon tour d'essayer de calmer le brun avant qu'il n'en vienne à enfermer Taìlann dans un cauchemar dans lequel il ne pourrait s'échapper avant longtemps.

Je me recentrais complètement sur ce qu'il se passait autour de moi, tâchant de mettre en application les conseils de mon incube afin de lui apporter autant de tranquillité que possible. J'étais de plus en plus à l'aise sur le contrôle de mes émotions. Elles étaient parfois encore trop vives, mais ce fut avec une immense satisfaction que je réussis à me détendre dans un endroit aussi surchargé pour mes sens. Anthèm'ir fini par oublier sa contrariété rapidement et même si je savais qu'il n'avait que peu besoin qu'on l'aide, le baiser qu'il déposa sur ma joue me prouva qu'il avait été touché par mon affection.

Mon corps se réchauffa doucement et mon ventre vint se tordre d'un sentiment de joie intense à cela. J'essayais de ne rien laisser paraître, mais je vis du coin de l'oeil le sourire grandissant d'Ëoh'l. Celui-ci ne ratait rien de ce qu'il se déroulait face à lui et semblait même s'en délecter.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant