Je pris une vive inspiration et le temps de faire un pas en avant accompagné de mes liés, je sus que nous avions déjà traversé le portail. Je le perçus uniquement lorsque l'atmosphère changea.
Je ne lâchais pas la main d'Anthèmir. La chaleur des lieux était si étouffante que je me mis presque à regretter les températures fraîches de la Province du Vide.
Je ne pouvais voir autour moi, mais je percevais à travers la légère bande de soin ainsi que mes paupières closes, la lumière des rayons de l'étoile guide. Ils devaient être nettement plus lumineux et plus fort que sur nos terres.
Une grande puissance aussi intense qu'abondante pesait également sur mes épaules, me laissant le souffle coupé. L'air brûlant, faisait presque vibrer mes tympans et ma peau était parcourue de frissons.
Les feuilles des arbres s'agitaient avec tranquillité. Leurs ombres passaient vivement devant mes paupières, filtrant la lumière naturelle. Le vent nous envoyait un courant de chaleur, accompagnée par quelques grains piquant la peau.
J'entendais, au loin, de l'agitation, un hourvari lointain de personnes s'activant et parlant fortement. De la musique envoûtante, dont certains instruments aux sons qui m'étaient jusqu'à présent inconnue me parvint aussi. J'avais l'impression d'écouter les mêmes choses qu'au marché de Sokar.
Soudainement, on posa, sur le bas de mon visage, un tissu aussi léger et doux que de la soie. Mon nez et mes lèvres se retrouvant ainsi cachés. La chaleur se fit bien moins suffocante, mais elle me restait toujours éprouvante.
— Le sable du désert rentre facilement dans les yeux et par les voies respiratoires, commença Anthèm'ir après avoir terminé de nouer le tissu. Lorsque nous sortirons, il sera important de bien te couvrir le visage. Nous devrions peut-être rajouter un voile devant tes yeux, au moins le temps de ton rétablissement...
J'acquiesçai, comprenant où il voulait en venir. Je n'allais certainement plus quitter ce foulard si nous sortions, ne serait-ce que le nez à travers une fenêtre. J'allais me couvrir totalement le corps, de la racine de mes cheveux jusqu'à mes pieds.
Il n'y avait rien de plus désagréable que d'avoir de la terre se collant à notre peau et je savais que le sable de ce continent allait être pire. Le sable et la chaleur insupportable allaient finir par devenir un fléau pour moi.
Je soufflai grandement, essayant de trouver un peu d'air à respirer. Le tissu était certes d'une grande aide, mais l'atmosphère était si lourde que j'étais déjà au bord du malaise.
— Nous devrions nous dépêcher de rentrer, mon tendre, intervint Taìlann. L'orage approche et l'air est irrespirable. Notre joli cœur ne va pas survivre longtemps dans ces conditions.
— Allons-y, oui, acquiesça le brun.
Je fis presque presser le pas à mes liés, voulant échapper rapidement à cette température.
J'avais pensé que nous allions arriver dans une maison, grâce au portail de magie, mais cela n'avait pas été le cas.
Nous nous trouvions certainement dans un petit jardin, nos chaussures légères caressaient l'herbe sous nos pieds. Il m'arrivait, parfois, de manquer de m'affaler sur une pierre et mes vampires me rappelaient gentiment à l'ordre en me demandant de ne pas me précipiter.
Nous arrivâmes finalement à une pièce ouverte, comme un corridor communicant sur ce jardin. La température changea directement et l'air fut enfin plus respirable. Anthèm'ir me permit même de me départir du foulard qui me recouvrait le bas de mon visage.
Des bruits de pas provenant de plusieurs personnes nous atteignirent, à ce moment-là.
— Bienvenue à l'oasis de Mìraïnh'ir, commença une voix profonde, mais pas moins douce. Anthèm'ir, tu nous as tellement manqués...
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Calix Hiemis
VampireSur les terres gelées de la Province du Vide, existe un centre de recherches expérimentales ayant pour but de voler les secrets des capacités des saklims. Sinaïh, jeune humain vivant depuis l'enfance dans ce centre, ne rêve que de liberté. Les mage...