Capitulum 8

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Des sueurs froides, de terribles frissons me faisant convulser accompagné par une migraine intenable avaient pris possession de mon être. Je discernais de temps à autre la caresse d'un tissu humide et doux être passé sur mon visage et le long de mon corps. Je peinais aussi à reprendre mes esprits, me sentant plus épuisé que jamais.

Je crus bien être de retour au centre ayant vécu la suite d'une expérience auprès d'Handeïs. Je ne me sentais pas bien du tout.

Ouvrir les paupières fut une torture tant elles me faisaient souffrir, mais je devais être sûr que je ne me retrouvais pas là-bas. Ma tête était prise dans un étau qui m'écrasait et mes oreilles bourdonnaient encore.

Mon regard tomba sur le visage d'Anthèm'ir assis sur un lit, avec moi. Ma tête reposait sur ses cuisses. Il me regardait avec tendresse bouleversante pendant que Taìlann tentait de refroidir mon corps brûlant avec un linge frais. J'avais atrocement chaud et j'étais complètement déstabilisé. Pourquoi étaient-ils autour de moi ? Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait.

Une chose était au moins sûre, je ne me trouvais pas au centre, mais bien entouré. Je retenais un souffle de soulagement, mes poumons encore étouffés et ardents.

Je reconnus le plafond aux décors impudiques des appartements des deux vampires. J'étais couché sur le lit moelleux et il avait l'air de faire nuit au vu des rideaux tirés et des bougies allumées tout autour de nous. Ces dernières donnaient une ambiance réconfortante, me rappelant le rêve que j'avais fait sur ma première rencontre avec eux.

Je ne savais ni comment j'étais arrivé ici ni pourquoi je me retrouvais dans ce lit.

— Tout va bien, mon doux. Nous sommes là maintenant, affirma Anthèm'ir d'une voix sereine.

Aucun son n'arrivait à sortir d'entre mes lèvres. J'avais beaucoup de mal à reprendre le contrôle de mon corps, si bien que même lorsque j'essayais de hocher la tête, cela me demandait un effort incroyable. Le moindre de mes muscles semblait en fusion et atrocement pesant comme du plomb.

Une grande frayeur me tordait les boyaux et il m'était pénible de le signifier d'une quelconque manière. J'éprouvais aussi une immense tristesse laissant un grand vide en moi. J'avais la sensation d'être si loin de ces deux êtres.

Mes yeux me brûlaient épouvantablement et lorsque mes larmes jaillirent, ce fut presque une torture de les sentir couler le long de mes joues. J'étais terriblement fatigué. Taìlann essuya les quelques gouttes tendrement et commença à retirer sa chemise sous mon regard égaré. Il se coucha ensuite contre moi pendant que l'autre vampire posa sa main rafraîchissante sur mon front.

— Tu as encore besoin de te reposer. Nous t'expliquerons tout à ton réveil. Je vais me nourrir de tes craintes et faire voyager ton âme dans un rêve afin que tu te remettes, chuchota avec douceur le brun.

Je voulais juste qu'ils restent à mes côtés. Je me sentais anormalement seul et ce ressenti ne voulait pas me quitter. Je redoutais la suite plus que tout.

Taìlann se plaqua davantage contre moi et m'entoura de ses bras. Sa peau contre la mienne me fit un peu de bien. Il était tiède, mais peut-être étais-je bien trop brûlant. Il m'avait semblé que son corps était plus chaud.

— Ne te soucie de rien. Nous resterons et nous veillerons sur toi pour l'éternité.

Ce fut sur ses dernières paroles que le noir m'envahit et me fit sombrer dans le repos avec le réconfort qu'ils seraient toujours à mes côtés.

Je n'eus aucune idée du temps qui s'était écoulé pendant que j'étais resté assoupi. Mon sommeil avait été des plus réparateurs. J'avais navigué entre des phases de réveils où j'entendais à certains moments les murmures des personnes restés à mes côtés et des époques sous un endormissement profond où je vivais des rêves merveilleux, dans un cocon de sécurité et de confort.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant