Calix Hiemis

Capitulum 21

Je soupirai une énième fois de contentement, perdu dans les limbes du plaisir. Le temps s'étirait d'une étrange de manière. J'avais le sentiment que cela faisait des heures que j'étais dans cet état, et pourtant, cela ne devait sûrement durer que depuis quelques minutes. 

J'avais la sensation de flotter dans mon propre corps. Ma vision était floue et je me laissais totalement faire, aux bons soins des êtres que j'aimais. J'étais si bien.

J'avais finalement pris conscience que mes vampires s'étaient mis à me mordre. J'avais senti leurs joies et leurs satisfactions exploser alors que mon sang parcourait leurs êtres au rythme de leurs pulsations.

Lorsque je m'en étais rendu compte, je n'avais pas été choqué ou angoissé, au contraire. Ressentir l'amour et le bonheur qu'ils éprouvaient à mon égard m'avait immédiatement calmé et le plaisir profond dans lequel je me trouvais déjà, s'était renforcé. Aucune peur ne pouvait briser ce moment, j'en étais convaincu.

Mes deux démons parcouraient mon corps de leurs mains en de merveilleuses caresses et de leurs lèvres en m'offrant toujours plus de baisers et de morsures. Ils m'avaient recouché entre nos draps, voyant, certainement, que j'étais devenu l'équivalent d'une poupée de chiffon entre leurs bras.

L'épuisement commençait doucement à se faire ressentir.

J'étais, à présent, une friandise à leurs yeux. À moins que je ne l'eusse toujours été ?

Anthèm'ir léchait et embrassait mon ventre, descendant jusqu'en dessous de mon nombril. Il aspirait quelques fois ma peau si sensible, en y laissant davantage de marques. Le brun prenait un immense plaisir à le faire, je le sentais clairement comme si j'éprouvais moi-même ses émotions.

Le vampire aux longs cheveux roux s'était emparé de mon membre encore gorgé d'envie et il s'amusait à y laisser traîner ses crocs, descendant jusque sur mon aine. L'excitation qu'il ressentait m'envoyait toujours plus de décharges de plaisir aux creux de mes reins et de mon mât de chair.

Taìlann griffait avec douceur mon épiderme, faisant certainement perler des gouttes de sang, et il vint les laper, directement, avec appétit.

Une infime brûlure se faisait sentir lorsque leurs dents acérées venaient m'érafler, mais leurs salives endormaient directement cette chaleur, augmentant même le bien-être dans lequel je me trouvais.

Sentir ma peau se faire percer et ma vitalité être aspirée par mes vampires n'était que pur délice. Je n'aurais jamais imaginé que ce moment serait aussi bon.

Je ne redoutais plus rien et je me laissais totalement faire par mes amours.

La joie que nous éprouvions tous les trois était tellement intense que mes larmes ne s'arrêtaient plus de s'écouler le long de mes joues.

Les deux démons prenaient tout leur temps à s'abreuver de mon sang, gémissants et réagissant autant que moi, lorsque la jouissance s'emparait de nous. Le plaisir était toujours présent, nous enfonçant encore plus dans sa spirale, mais agissant par vagues qui devenaient de plus en plus intenses, papillonnantes presque avec l'insupportable.

Je n'aurais pu compter le nombre de fois où j'avais joui, sous les morsures, les baisers ou simplement les caresses que je recevais.

Mon membre avait fini par arrêter de se raidir après s'être libéré, une énième fois, entre les lèvres du prince et de son lié. Le fait que je ne durcisse plus ne m'empêchait pas de continuer à éprouver du désir pour eux.

Seule l'envie que cela continue éternellement comptait.

Mon regard était toujours rivé vers le plafond, réussissant à décrypter à peu près les esquisses de ces scènes de luxures qui y étaient représentées, malgré la brume de mes larmes. J'avais l'absurde envie de reproduire ses scènes avec mes vampires.